Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre
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Chers amis lecteurs,
J’avais entrepris l’année dernière de créer une rubrique « Bible » et d’envisager un partage fraternel avec vous autour des 11 premiers chapitres du Livre de la Genèse.
Et puis… je me suis lancé dans une introduction un peu trop longue qui m’a valu des réactions auxquelles je souhaitais répondre de manière détaillée. Et en définitive, je me suis embourbé…
Alors, je vais sans doute reprendre le fil de cette introduction, qui est capitale pour disposer des quelques repères utiles pour bien lire l’Ecriture. Mais je vous invite sans tarder à commencer notre partage biblique. Sans quoi, nous ne le débuterons jamais…
Prenons donc notre Bible, et ouvrons-là à la première page – au Livre de la Genèse, chapitre 1.
Sommaire
"Au commencement... " (Gn 1. 1)[modifier]
La première parole que nous pouvons lire est : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1. 1). Nous allons prendre le temps de méditer ensemble ce premier verset. Et réfléchir aujourd’hui particulièrement sur l’expression « Au commencement » (« Be reshit » en hébreu, qui donne son titre au livre de la Genèse en sa version hébraïque).
Au commencement…
La tentation pourrait être grande de voir dans cette notion de commencement une mention principalement d’ordre chronologique. Peut-être la notion de « commencement » implique-t-elle aussi un commencement chronologique – sans doute même, puisque Dieu est en dehors du temps : il est « éternel » (sans commencement ni fin) ; tandis que la Création a un commencement et une fin ; le temps lui-même, au sens où nous l’entendons, est créé (ainsi que le texte lui-même le suggère par la succession des évènements de la Création se déployant par étapes successives, selon un processus évolutif à l’origine duquel il y a Dieu – qui, Lui, par contraste, est sans changement). Il y a donc véritablement un commencement du temps, qui marque le début de l’histoire du cosmos, de la vie, et de l’aventure humaine – et avant lequel, il n’y avait pas de temps. Voilà pourquoi il est vain de se demander ce que Dieu pouvait faire « avant » la Création, puisque par définition, il n’y avait pas « d’avant »…
« Pourquoi, demanderons certains, le Dieu éternel a-t-il voulu, un beau jour, faire le ciel et la terre qu’il n’avait pas fait auparavant ? Vous nous demandez pourquoi Dieu n’a pas fait le monde « avant », mais nous pourrions aussi bien vous demander pourquoi il ne l’a pas fait « ailleurs » » (St Augustin, « La Cité de Dieu », XI, 5).
Cependant... le « commencement » en Gn 1. 1 ne désigne pas d’abord le commencement temporel du monde ; il renvoie plus profondément et plus essentiellement à l’origine ontologique du monde, qui est Dieu.
Il nous faut introduire ici une distinction importante entre la notion de « Création » et la notion de « commencement » (au sens temporel). « Dire que l’univers a commencé, ce n’est pas encore dire qu’il ait été créé. De même, dire que l’univers est éternel, ce n’est pas dire qu’il soit incréé » (Claude Tresmontant). Dieu existant de toute éternité, on peut parfaitement concevoir qu’il créé de toute éternité – que l’œuvre de la Création soit éternelle du fait même de l’éternité de son Créateur. Inversement, si notre univers commence d’être, il le doit peut-être à un autre univers auquel il succède, selon des processus physico-chimiques qui ne doivent rien à un être surnaturel. La seule vérité sur laquelle on peut s’appuyer fermement, et qui fait l’unanimité depuis l’aube des temps, dans toutes les écoles de pensée : c’est que l’univers ne peut commencer spontanément de lui-même, sans cause. Parce que le néant ne peut pas produire l’être ; et que ce serait folie de le penser. D’ailleurs, personne ne l’a jamais pensé…
Dès lors : OU bien l’univers provient d’une source naturelle ; OU bien l’univers a une cause surnaturelle.
La Bible, en ce premier verset du Livre de la Genèse, affirme que l’univers vient de Dieu ; qu’il est « créé » ; qu’il dépend ontologiquement de Dieu puisqu’il reçoit son être de Dieu. L’univers n’a donc pas sa raison d’être en lui-même, ni dans aucune autre cause naturelle ; il a sa raison d’être en Dieu. Et quand bien même notre univers proviendrait d’un autre univers, qui lui-même proviendrait d’un autre univers… dans une chaîne ininterrompue d’univers, cela ne changerait rien. Pour notre auteur, ultimement (non pas nécessairement chronologiquement, je le répète, mais ontologiquement), notre univers vient de Dieu : au commencement, à la source, à la racine même de l’être de notre univers (qu'il soit éternel ou pas), il y a Dieu. Enlevez Dieu, et l’univers ne peut pas être. C’est Dieu qui se trouve « au commencement » du monde. Sans Dieu, le monde ne pourrait pas exister. Sans Dieu, JE ne pourrais pas exister…
« Ni récit ni reportage, ce texte ne prétend nullement être scientifique et il ne faut pas se méprendre sur le sens des premiers mots : « au commencement ». L’auteur ne prétend pas décrire un fait historique. Il médite sur la relation entre Dieu et l’humanité. Pour lui, l’Origine (le Commencement) de toutes choses est Dieu : c’est un poète qui parle, c’est surtout un croyant, ce n’est pas un savant. En revanche, il est porteur d’un message théologique très important » (Marie-Noëlle Thabut).
« Dans le Principe, Dieu créa le ciel et la terre. Quel est le Principe de tout, sinon notre Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur de tous, le Premier-né de toute créature ? Dans le Principe, c’est-à-dire dans son Verbe, Dieu fit le ciel et la terre, comme Saint Jean le dit au début de son Evangile : Au principe était le Verbe, et le Verbe était face à Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au Principe en Dieu. Tout a été fait par lui, et sans lui rien n’a été fait. L’Ecriture ne désigne ici aucun début temporel, mais elle dit que dans le Principe, c’est-à-dire dans le Sauveur, ont été faits le ciel, la terre, et tout ce qui a été fait » (Origène, Hom 1 sur la Gn).
L’univers n’est donc pas l’Être par excellence ; il n’est pas auto-suffisant ; il ne s’est pas auto-créé ; il n’est pas divin. Tout son être, il le reçoit d’un autre Être que lui, qui est plus grand que lui, et qui, Lui, est vraiment divin ; cet Être que l’auteur biblique appelle dans ce même verset : « Dieu ».
"Dieu" (Gn 1. 1)[modifier]
Au commencement, c’est-à-dire à la racine ontologique de notre univers, il y a… Dieu. « Elohim » en hébreu. Ce terme nous donne une indication précieuse quant à l’origine du texte biblique – Dieu n’étant pas désigné ainsi dans toute l’Ecriture.
L’expression « Elohim » était employée dans l’école hébraïque dite « sacerdotale » – une tradition littéraire se rattachant à une période particulière de l’Histoire d’Israël : l'exil du peuple hébreu à Babylone (587-538). Elle était l'oeuvre de prêtres d’Israël qui relisaient leurs traditions, rites et coutumes pour maintenir la foi et l'espérance du peuple déporté. Nous sommes donc en présence d’un texte rédigé en période de crise ; un texte de combatmarqué « par la rigueur de la théologie, le sentiment aigu de la transcendance de Dieu qui réagit contre les tentations du syncrétisme ambiant » (Alain Marchadour).
Avec la prise de Jérusalem en 587, Israël a tout perdu : sa terre (qui lui avait été donnée par Dieu) de laquelle il a été chassé ; son Temple (qui manifestait la présence de Dieu au milieu de son peuple), profané par les troupes de Nabuchodonosor et détruit ; son Roi (de la descendance duquel devait naître le Messie). Des signes de l’Alliance et de la réalisation de la Promesse, il ne reste plus qu’un tas de ruine fumant. Le Dieu d’Israël apparaît vaincu et les dieux concurrents (tel Mardouk, le dieu de Babylone), triomphants et victorieux.
Chaque année, à Babylone, était célébrée la grande fête du dieu Mardouk. A cette occasion, les esclaves juifs étaient contraints de réaliser d’importants travaux de terrassement : combler les ravins, abaisser les collines ; de chemins tortueux faire d’amples avenues… pour préparer la voie triomphale par laquelle devait passer le cortège, roi et statue de l’idole en tête ! Pour les juifs croyants, c’était l’humiliation suprême et le déchirement intérieur… A l’occasion de cette fête, on récitait le poème de l’Enouma Elish (poème babylonnien de la Création) racontant les débuts du monde et la Création de l’humanité – qui commençait ainsi : « Lorsqu’en haut le ciel n’était pas nommé, qu’en bas la terre ferme n’avait pas reçu de nom, ce fut Apsou l’initial qui les engendra, la causale Tiamat qui les enfanta tous »…
Dans ce contexte, les prêtres d’Israël, cherchant à maintenir vivante la foi au Dieu unique et la pratique sacrée du sabbat, ont eu l’idée de composer leur propre poème de Création – et c’est notre texte de Genèse 1. Ses rédacteurs replacent la Création dans le cadre des sept jours de la semaine s’achevant par le repos sabbatique de Dieu (rappelant ainsi la nécessité pour l’homme de se reposer un jour de la semaine pour le consacrer à Dieu).
On voit donc que notre texte est relativement tardif dans l’Histoire du peuple Juif (autour du 6e siècle avec Jésus-Christ, vers la fin de l’exil) et que ce n’est pas parce qu’il se trouve en tête de notre Bible qu’il est le plus ancien ! La méditation qu’il propose de l’action créatrice de Dieu intègre toute l’expérience du peuple hébreu de l’action libératrice de Dieu en sa faveur. Notre texte ne se veut donc pas une description exacte de ce qui s’est passé aux origines, mais une profession de foi au Dieu unique et libérateur d’Israël. C’est un texte théologique, et non scientifique.
Mais revenons sur le mot « Dieu »… « Elohim » en hébreu. C’est un nom dérivé de l’arabe, « aliah », qui signifie « trembler ». Elohim est l’être devant lequel on tremble, l’être souverainement redoutable, l’être devant lequel aucune puissance humaine et angélique ne peut résister. C’est la toute-puissance de Dieu qui est ici exaltée, sa grandeur et sa magnificence ; sa radicale transcendance. Il est l’Ëtre à la source de tous les êtres ; il est l’Être absolu et incréé, qui n’a besoin de rien ni de personne pour exister : il EST, tout simplement (« Je SUIS Celui qui SUIS » dira-t-il à Moïse dans la révélation au buisson ardent en Ex 3. 14).
Le nom « Elohim » a ceci d’étrange qu’il est… au pluriel. Doit-on y voir là un relent de polythéisme ? Non, bien sûr. En raison du contexte historique décrit plus haut dans lequel le texte est rédigé – il s’agit en effet d’affirmer la suprématie du Dieu Unique d’Israël sur les faux dieux païens (les idoles). Et parce que le verbe qui suit immédiatement ce nom d’Elohim (le verbe « bara »), lui, est au singulier. Il est donc évident que l’auteur emploi le nom d’Elohim dans un sens monothéiste, et que le pluriel renvoie à la pluralité des perfections redoutables de l’Être suprême par lesquelles notre auteur désigne Dieu (dont le Nom très Saint est imprononçable pour l’homme). « Ce qu’est Dieu dans son être, personne ne le saisira en profondeur, ni l’esprit angélique, ni l’esprit humain » disait Jésus à Ste Faustine (in Petit Journal, § 30) : « Prends connaissance de Dieu, lui demandait-il, par la contemplation de ses attributs ».
Bien sûr, les pères de l’Eglise ont vu dans ce pluriel « Elohim » une référence à la pluralité des personnes divines, et dans le verbe conjugué au singulier une allusion à leur unité. Le tout premier verset de notre Bible porte donc la trace de la Sainte Trinité ! Nous verrons que l’Ecriture elle-même atteste que l’œuvre de la Création est une œuvre Trinitaire ; que Dieu (le Père) créé le monde par sa Parole (le Verbe) dans le souffle de son Esprit.
« Au commencement, Dieu… ».
« Dès le commencement, Dieu existe et son existence s’impose comme un fait initial qui n’a besoin d’aucune explication. Dieu n’a ni origine, ni devenir ; l’Ancien Testament ignore les théogonies qui, dans les religions de l’Orient ancien, explique la construction du monde par la genèse des dieux. Parce qu’il est seul, « le premier et le dernier », le monde est tout entier son œuvre, sa Création » (Vocabulaire de théologie biblique, « Dieu », Cerf, p. 278).
« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre »…[modifier]
Nous avons déjà réfléchi sur la notion de « commencement », puis sur Celui que l’auteur biblique appelle « Dieu ». Il nous revient maintenant de méditer sur le concept de « création ».
Dieu créé. « Elohim bara » en hébreu. C'est-à-dire qu’Il fait surgir dans l'existence de l’être qui n’est pas de la même substance que Lui : la Création n’est ni une procession, ni une émanation, mais un acte de la Toute Puissance divine qui fait advenir à l’être ce qui n’était pas.
Dieu fait exister ce qu’Il créé – tandis que Lui, Dieu, ne dépend de rien ni de personne pour exister, pour être ce qu’il est comme il est : Il est, tout simplement. Il est l’Être absolu (sans aucun lien de dépendance avec un quelconque autre être) ; l’Être éternel, incréé et suffisant. Il est l’Être nécessaire, qui ne peut pas ne pas être, l’Être premier (le néant absolu ne pouvant pas être premier – absolument pas –, car : si rien n’était à l’origine du monde, rien ne serait de toute éternité ; le néant est incapable par lui-même de produire de l'être).
Le mot hébreu « bara » que l'on traduit dans nos Bibles par « créer » signifie primitivement « tailler » : il n’implique donc pas, de soi, l’absence de toute matière pré-existante. Quand je taille un rosier, l’action de tailler ne fait pas exister le rosier : le rosier existait déjà avant que je le taille. Toutefois, dans la Bible, quand le verbe « bara » désigne une action sur une matière pré-existante, il prend une autre forme (pihel, béré) ; il a pour sujet dans ce cas un être humain et pour objet la matière sur laquelle s’exerce le travail (cf. Jos. 17. 15). Dans la forme employée ici, le verbe « bara » a toujours, dans la Bible, Dieu pour sujet et le résultat de l’action accomplie pour objet (cf. Is 43. 1) ; il est toujours réservé à l’action créatrice de Dieu ou à ses interventions éclatantes dans l’Histoire.
L’hébreu a en outre d’autres expressions pour désigner l’action de Dieu sur une matière pré-existante : le verbe « asah », « faire » (cf. Gn 1. 7, 16, 26,…) ; le verbe « jatsar », « former » ou « modeler » (Gn 2. 7-8 et 19) ; le verbe « banah », « construire », « façonner » (cf. la création de Eve en Gn 2. 22) ; etc.
Mis en relation comme il l’est ici avec l’idée de commencement, le verbe « créer » ne peut que désigner le surgissement dans l’être de l’univers lui-même (visible et invisible) par la Toute Puissance divine ; autrement il faudrait admettre que l’univers supposé pré-existant à l'acte créateur de Dieu soit apparu de lui-même ou encore qu’il soit éternel, deux hypothèses qui seraient en contradiction avec l’intuition de tout le récit.
Quand Dieu créé le ciel et la terre, il fait exister le ciel et la terre. Sans Dieu, le ciel et la terre – et tout ce qu’ils contiennent – n’existeraient pas. Ils n’existent pas par eux-mêmes, indépendamment de l’acte créateur de Dieu ; ils reçoivent leur être même de Dieu. Voilà le sens profond de ce premier verset – si dense et si riche – du livre de la Genèse.
Avec la Création, se met à exister une deuxième sorte d’être : une sorte d’être qui n’est pas Dieu, dont les caractères ontologiques la distinguent radicalement de Dieu (puisque comportant un commencement, une croissance, des corruptions,…). L’Univers physique, la Nature, les hommes (les empereurs, les rois...) ne sont pas divins ; ils ne sont pas l’Être absolu et nécessaire, l’Être premier ; ils sont créés – ils sont seconds.
Il faut donc clairement distinguer l’Être de Dieu et l’être de l’univers (visible et invisible) – cela, contre les deux grandes traditions métaphysiques de l'Histoire de l’humanité que sont l’idéalisme (pour qui l’univers est une apparence, le seul Être existant étant l’Esprit – l’univers apparent étant une manifestation de l’Esprit) et le matérialisme (pour qui le seul Être existant est l’univers physique – l'esprit étant une manifestation de la matière).
Pour ces deux grandes traditions métaphysiques, il n’existe qu’une seule sorte d’être : l’Esprit pour les idéalistes (qui considèrent la matière comme de l’Esprit) ; l’Univers physique pour les matérialistes (qui considèrent l'esprit comme un phénomène de la matière). Ces traditions sont monistes, en tant qu’elles ne discernent l’existence que d’une seule sorte d’être, tandis que l’affirmation de foi qui ouvre notre Bible confesse l’existence de deux sortes d’êtres : l’Être même de Dieu, incréé, éternel, impérissable, absolu ; et l’être de l’univers (visible et invisible) qui est créé, fini, corruptible et contingent.
La première affirmation de la Bible est donc une affirmation métaphysique. « La première proposition qui ouvre la sainte Bibliothèque hébraïque est une proposition proprement métaphysique, Genèse 1,1 (…). Cette première proposition enseigne que l’Univers physique n’est pas l’Être pris absolument, ou l’Être absolu, ou la totalité de l’Être ; que l’Être absolu est distinct de l’Univers physique, et qu’il existe une certaine relation entre l’Être absolu et l’Univers physique. Cette relation, c’est le don de l’être ou de l’existence. » (Claude Tresmontant, in L’activité métaphysique de l’intelligence et la théologie).
Dieu créé, nous dit le texte biblique, « le ciel et la terre ». C'est-à-dire : la totalité de ce qui existe… en dehors de Lui : « Rien de ce qui est créé n’est Dieu : la terre a été pétrie puis stabilisée sur ses bases ; le ciel est une calotte qui fut martelée comme un cuivre et cloutée de jolies lumières qu’il serait faux de prendre pour des divinités. Cela, la Parole divine devra le répéter longtemps. St Augustin entendra les créatures lui murmurer qu’elles ne sont pas l’Absolu et qu’il doit monter plus haut pour trouver ce qu’il cherche. » (P. André Manaranche).
Le mot hébreu qui désigne le ciel est un pluriel : « schamaïm », « les cieux ». Dieu créé les cieux et la terre. Par cieux, il convient d’inclure, outre notre ciel terrestre, l’univers invisible – le monde angélique. Le pluriel fait allusion aux nombreux espaces célestes qui se superposent les uns aux autres (cf. « les cieux des cieux » en 1 R 8. 27 et le « troisième ciel » en 2 Co. 12. 2). « Le ‘ciel’ ou les ‘cieux’ peut désigner le firmament, mais aussi le « lieu » propre de Dieu : « notre Père aux cieux » (Mt 5. 16) et par conséquent aussi le « ciel » qui est la gloire eschatologique. Enfin, le mot ‘ciel’ indique le « lieu » des créatures spirituelles – les anges – qui entourent Dieu » (CEC, § 326).
La « terre » quant à elle désigne toute la réalité matérielle qui nous entoure (le Cosmos en grec) : notre Univers Physique pris en son ensemble et en toutes ses composantes, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.
Sur la base de cette Révélation divine, le Symbole de Apôtres professe que Dieu est « le Créateur du ciel et de la terre » et le Symbole de Nicée-Constantinople explicite : « … de l’univers visible et invisible ».
La profession de foi du 4e Concile du Latran affirme pour sa part que Dieu « a tout ensemble, dès le commencement du temps, créé de rien l’une et l’autre créature, la spirituelle et la corporelle, c’est-à-dire les anges et le monde terrestre ; puis la créature humaine qui tient des deux, composée qu’elle est d’esprit et de corps. » (CEC § 325 et 327).
[Sur la création de Anges : se reporter au CEC (Catéchisme de l’Eglise catholique aux paragraphes 328 et suivants). Réécouter aussi l'enseignement d'Arnaud Dumouch sur les Anges.]