Auctorialité et Livre numérique

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Articles, Débat Auctorialité et livre numérique 16/10/2017 Pierre-Emmanuel Denys Laisser un commentaire

Après des recherches en philosophie sur l’œuvre de Georges Bataille, Pierre-Emmanuel Denys s’est intéressé à l’édition numérique en intégrant le Master PUN de l’Enssib. Son objet d’étude actuel concerne les implications du l’usage du numérique dans l’enseignement et la transmission de la philosophie.

Résumé[modifier]

Cet article interroge l’auctorialité c’est-à-dire le statut de l’auteur, dont l’oeuvre est éditée en livre numérique, en la comparant avec celui d’un auteur publié en livre papier. Après un retour sur les fonctions symboliques que créént le livre papier et l’environnement du web, notamment par le biais d’un retour du « refoulé auteur » [Ducas, 2016], les caractéristiques techniques et les faiblesses juridiques actuelles du livre numérique seront exposées comme étant à l’origine de cette déflagration de la figure de l’auteur de livre numérique.

Introduction[modifier]

La littérature scientifique considère que l’auteur de littérature générale ou de genre remplit à plusieurs titres un rôle de repère dans l’écosystème du livre et de sa diffusion. Ainsi, le concept de fonction-auteur illustre l’idée selon laquelle la figure de l’auteur permettrait d’articuler les aspects symboliques, moraux et juridiques du marché du livre autour d’un même point central et de départ qu’est l’auteur. Avec le développement du web et le partage par internet, les contenus textuels ont été parmi les premiers à pouvoir être massivement distribués gratuitement et modifiés par ce biais. La redocumentarisation du web trouve ainsi aujourd’hui un écho dans le concept d’editorialisation. En effet, l’éditorialisation comprise comme « façon de produire du savoir à l’époque du numérique » [Vitali-Rosati, 2016] paraît avaliser la mort de cette fonction-auteur et identifie de nouveaux repères qui, dans l’ordre de la publication numérique, remplacent cette fonction-auteur par des indices souvent plus techniques. En ce sens, le modèle de diffusion du web serait hostile à la fonction-auteur sans l’être à l’égard des fonctions remplies traditionnellement par l’auteur.

Le cas de l’auteur de livre numérique est donc à ce titre assez singulier. En France, un auteur papier qui voit son œuvre de littérature générale transposée de manière homothétique en ebook jouit-il des mêmes prérogatives symboliques, juridiques et économiques qu’un auteur de livres uniquement numériques ? Ce dernier voit-il son texte répondre aux mêmes critères d’identification et de diffusion que la plupart des textes publiés sur le web et éditorialisés par ce biais ? Le régime conceptuel propre à la conception des savoirs et des œuvres sur le web éclairera en quoi ce dernier est à même de fournir aux auteurs des moyens de rétablir cette fonction-auteur au sein de différentes activités (microblogging, sites web, publication sur des plateformes dédiées, etc.), sans passer par le format fermé du livre. Le régime juridique français liant l’éditeur et l’auteur pour le livre numérique, la perception par les auteurs de l’ebook et les caractéristiques techniques de fabrication de ce dernier achèvent de montrer le caractère intermédiaire du livre numérique, entre web et papier. L’hypothèse est faite que le livre numérique ne constitue pas aujourd’hui, pour un auteur de littérature, un moyen d’accès symboliquement assez puissant pour lui donner le même statut d’auteur que celui permis par le livre papier pour le même type d’auteur et de littérature.

1. Editorialisation du web et fonction-auteur[modifier]

Barthes et Foucault ont chacun à leur tour rendu possible le développement du concept d’éditorialisation. Barthes développe dans un article éponyme l’idée d’une mort de l’auteur [Barthes, 2003]. La thèse de Barthes consiste à nier l’existence d’un auteur en l’assignant à ses origines économiques et politiques – les besoins du marché du livre, l’artificialité de la personne de l’auteur contre l’acte seul d’écriture. En faisant de l’écriture, du fait d’écrire, le foyer de l’œuvre, Barthes prétendait dépasser la clôture des interprétations imposée par le mythe de l’auteur [Compagnon, 2005]. Quant à Foucault [Foucault, 1970], il part d’une critique de ce travers transcendantal de Barthes : l’écriture est un autre mythe qui reproduit l’erreur d’unifier en un seul point une variété de phénomènes et de contextes. Foucault est plus nuancé et développe le concept de fonction-auteur permettant de voir quand et de savoir pourquoi un discours a besoin d’un auteur. Foucault pressent également dans cette seconde moitié du XXe siècle un glissement des textes littéraires vers le statut de la littérature scientifique où le nom de l’auteur est présent mais secondaire au regard des autres phénomènes d’édition et de réception – d’éditorialisation en quelque sorte.

Pourtant, Foucault et Barthes vécurent à des époques où les exemples pouvant renvoyer à une mort effective de la fonction-auteur et de l’auteur restaient assez peu nombreux [Vitali-Rosati, 2014a]. Depuis vingt ans, la question de la mort de l’auteur, du rôle de l’auteur d’un texte au sein d’un mode de diffusion comme celui permis par Internet et des interactions/collaborations autorisées par le web se pose à nouveaux frais. En effet, les différents stades de l’histoire du web font progressivement apparaître la question du statut des documents transformés par numérisation et celle, plus fondamentale, du statut des documents directement édités sur le web par l’interaction entre internaute et environnement numérique. Cette (re)documentarisation du web [Pédauque et al., 2006], à travers le web sémantique, a fait émerger le concept d’éditorialisation et ses différentes variations. Pour Marcello Vitali-Rosati [Vitali-Rosati, 2014a], il est possible de constater que la fonction auctoriale n’a plus lieu d’être pour un texte dans le contexte du web. En effet, les processus d’éditorialisation, les processus qui donnent du sens à un texte sans en faire partie, passent par d’autres moyens que la fonction auctoriale traditionnelle.

Avant le web, le nom de l’auteur et de l’éditeur faisaient foi pour la qualité et la responsabilité d’un texte. Dorénavant, c’est davantage la plateforme où est mis en forme et où est disponible le texte ou encore la place dans les résultats d’un moteur de recherche d’articles scientifiques qui permettent d’identifier et de repérer le degré d’autorité et le rapport d’identité d’un contenu. Vitali-Rosati propose ainsi de remplacer la notion d’auteur d’un texte par celui d’acteur car la structure du web est celle de textes faisant des choses par le simple fait qu’ils soient écrits [Austin, 1991]. La fonction auctoriale est devenue inutile mais pas pour autant impossible ou souhaitable. Elle continue d’être le soutien de modèles économiques comme l’illustrent les nombreuses polémiques autour du droit d’auteur et des droits voisins. Elle est encore un puissant moteur de statut symbolique pour l’auteur, davantage de fait que de droit. Dans le web contemporain il en va autrement pour les textes nativement numériques, il s’agit selon Vitali-Rosati d’un espace dont le temps est le présent montrant des acteurs en train d’être acteurs (qui ne le sont qu’en tant qu’ils font quelque chose). L’auteur qui modifie une page Wikipédia n’est auteur que le temps qu’il l’écrit : une fois enregistrée il n’en est plus l’auteur et le texte continuera d’évoluer sans lui. Le texte peut alors être modifié, réutilisé, des passages être ajoutés ou retirés, etc. sans que la responsabilité de l’auteur-acteur soit engagée pour l’ensemble du texte. L’auteur ne joue plus, comme dans l’édition papier, ce rôle de continuité et d’identité que l’appartenance à une œuvre personnelle (scientifique ou littéraire) entérine. Le mode de navigation sur le web renforce ce postulat : la lecture du web se fait selon un sens qui est celui du moment présent et propre à chaque internaute. Ce chemin parcouru par l’internaute est pourtant conservé, le tracé de des actions de l’acteur-internaute est archivé non par l’acteur-internaute mais par un tiers, celui qui se situe côté serveur. Ce sont ainsi les moteurs de recherche et les sites de partage qui sont les garants de l’accès au texte et donc :

  • de la qualité du contenu
  • de sa différenciation d’avec d’autres contenus

Par suite, les deux éléments primordiaux du paratexte numérique valant pour synonyme d’autorité sont les métadonnées, invisibles pour l’internaute et destinées aux moteurs de recherche, ainsi que les recommandations par les médias et réseaux sociaux.

Les métadonnées identifient la publication selon les actions de l’acteur-rédacteur, de l’environnement informatique puis déterminent la place qu’il occupe dans la hiérarchisation opérée par les algorithmes des moteurs de recherche. En outre, les méta- données ne sont pas figées mais réutilisées sur ces plateformes de recommandation pour afficher la carte d’identité de la page partagée. C’est là qu’interviennent ces épitextes que sont les tweets, posts facebook, posts de blog qui ne font pas partie du texte principal mais en parlent et sont nécessaires pour y accéder [Vitali Rosati, 2016].

Ce champ de structuration numérique tel qu’il est entendu par la plupart des théoriciens de l’éditorialisation concerne en premier lieu les documents nativement numériques. C’est moins l’opposition que la nuance entre documents nativement numériques et documents numérisés qui invite à interroger en retour le statut d’autorité des productions venues du papier (article de journal, article dans une revue, livre en pages html). Il y a là non seulement interaction entre deux champ symboliques différents, celui du papier et celui du web, mais bien confrontation. Lorsqu’un texte faisant autorité dans l’édition papier est simplement déposé en archive comme fichier texte sur un site de dépôt, l’autorité conférée au texte par la réception paraît alors tout à fait différente de sa version papier précisément parce que dans ce contexte le bagage de la fonction-auteur, les moyens pour la constitution artificielle d’une figure d’auteur manquent. Un article publié dans Mind n’aura pas la même réception que s’il est uniquement déposé dans HAL SHS.

Il y a dans ce décalage entre deux champs de structuration symbolique une incompatibilité manifeste qui interroge la question de l’autorité de l’auctorialité, de l’autorité du fait d’être auteur, lorsque le texte passe d’un champ symbolique à l’autre. L’idée selon laquelle la fonction d’auteur est respectée lors de ces conversions puisque le texte est clos, le nom de l’auteur laissé comme autorité trouve un démenti dans la théorie de l’éditorialisation. Les questions du statut symbolique et des modèles économiques liés à l’ancienne notion d’auteur n’ont pas perdu leur acuité dans le web. En effet, si la notion d’auteur a partie liée avec le modèle économique du livre (celui des éditeurs-distributeurs), l’utilisation économique de cette notion a fait tâche d’huile dans d’autres domaines comme celui du cinéma où le modèle économique n’a pas du tout besoin de la notion d’auteur pour fonctionner de ce point de vue [Vitali Rosati, 2016].

Pris entre les logiques d’auctorialité du livre papier et celles d’éditorialisation sur le web, l’auteur de livre numérique est dans une situation qui est le lieu d’affrontement de ces deux logiques d’attribution d’un rôle symbolique d’auteur, nécessaire dans l’une, secondaire dans l’autre. Le tableau suivant reprend en partie les points avancés par Jean- Michel Salaün [Salaün, 2011] sur la distinction entre champ symbolique du web et champ symbolique pré-web en y ajoutant les considérations sur l’auctorialité.

champ symbolique pré-web 	champ symbolique web
État-nation 	communautés
votes 	opinions personnelles
industrie 	services
autorité officielle 	autorités concurrentes
objectivité et rapport vérité-faits 	réflexivité, transparence et comparaison des sources
auteur 	individu, acteur-rédacteur
revues, lois, brevets, œuvres 	pre-prints, wikis, bases de données

et de dépôt, blogs
développement  de  la  mort  de

l’auteur
	émergence du concept de publication
fonction-auteur hégémonique 	alternatives concurrentes (fonction-

écriture, éditorialisation)
auteur  = responsabilité,  identité,

hiérarchisation
	auteur = rédacteur + structure technique + interactions + métadonnées

2. L’auteur d’ebook[modifier]

2.1 L’auteur et l’auctorialité au temps du numérique[modifier]

A l’opposé de ces considérations sur la figure déconfite de l’auteur en régime numérique, la figure d’auteur continue de fonctionner dans toutes les manifestations sociales et culturelles de la littérature générale française [Ducas, 2010]. Mais cette cohabitation parfois conflictuelle entre différents types d’autorité au sein de l’environnement numérique donne lieu à ce que Sylvie Ducas appelle un double refoulé de l’écrivain et du lecteur au sein de ce même régime [Ducas, 2016]. C’est le réseau qui fait la figure auctoriale actuelle entre discours de l’œuvre (le texte brut) et discours sur l’œuvre (commentaire, lien vers ce commentaire dans un commentaire, partages, etc.). Les réseaux de sociabilité littéraire qui ne sont pas déconnectés des réseaux sociaux courants exercent un puissant effet d’autorité, comme la critique littéraire l’exerçait [Wiart, 2015]. Il est possible de retrouver ici le triptyque de la révolution numérique introduit par Roger Chatier [Chartier, 2005] : du dispositif de lecture, de la reproduction et conservation et de l’usage et de la perception des discours [Neeman et al., 2012].

Le site d’auteur permet alors à ce dernier de composer avec les postures d’auteur telles qu’elles ont été définies par Jérôme Meizoz [Meizoz, 2007]. À titre d’exemple, Eric Chevillard reproduit l’esthétique et les postures d’auteur propres aux éditions de Minuit et le Tiers Livre de François Bon constitue à la fois un espace d’écriture personnel et de travail collectif (publications d’autres auteurs). Concernant les réseaux sociaux, l’utilisation de Twitter et de Facebook par l’auteur de BD Joann Sfar pour la promotion de messages politiques est à son tour un nouvel exemple de la saisie qui est faite des outils de promotion de soi : l’individu devenu auteur se montre soit en train d’écrire, soit en train d’écrire de petites choses (tweet, avis, texte anecdotique ou entrée de journal voire absurdités superficielles). L’auteur tente de regagner par le web un statut et une visibilité publique symbolique qu’il perd avec le web dans la simple homothétie papier-numérique, en raison même du processus d’éditorialisation sur le web. Par conséquent, le texte littéraire publié sur le web n’acquiert pas plus d’importance en raison de cette qualité (littéraire) car l’autorité dont il est détenteur dans le champ symbolique du papier n’agît plus de la même manière une fois celui-là numérisé.

A l’heure où l’écrivain contemporain voit son capital symbolique s’effondrer, sa parole se perdre dans le babil cacophonique du monde, cette présence numérique n’est donc pas anodine et peut être vue comme une stratégie pour regagner un lieu d’être ou un « espace-auteur » où être une instance à la fois réelle, textuelle, imaginaire et désormais virtuelle […][Mais comme il devient un internaute lambda], l’écrivain voit malgré tout sa figure se niveler dans le mouvement même où il troque sa statue contre un statut. [Ducas, 2016]

Les sites d’auteur peuvent alors permettre de reconquérir en partie cette figure auctoriale en se mettant en scène [Hoffmann, 2016]. C’est une suite logique de l’artificialité de la fonction-auteur tant dans son aspect symbolique qu’économique. La perte d’authenticité et de visibilité trouve dans la mise en scène de la personnalité de l’auteur par le site web ou le compte twitter une double réparation. Le site web aménage un espace à soi pour l’auteur où le lecteur-internaute est invité à entrer, comme s’il pénétrait son jardin secret. Mais cette visite est alors une opération qui attire la visibilité et donc l’autorité vers et pour l’auteur dont il est question. Elle est une négociation du statut d’auteur et de certaines de ses fonctions (ici l’identification et la continuité) avec le mode d’éditorialisation propre au web.

Pour autant, l’auteur doit toujours négocier avec les réseaux professionnels (libraires, éditeurs, distributeurs) pour faire de la publicité sur leurs propres réseaux sociaux – cette fois grâce à d’autres moyens : l’image et la réputation de l’écrivain. Ducas parle « du corps glorieux (visage et voix) comme insigne, [du] nom d’auteur comme signature, [d]es livres comme oripeaux, et le récit de soi en écrivain comme posture » [Ducas, 2016]. À la différence du régime des médias de masse, les intrigues de la cour littéraire se font publics [Hoffmann, 2016] et le nouveau statut du lecteur-prescripteur [Wiart, 2015] opère des changements radicaux dans les rapports entre l’œuvre, l’écrivain et la lecture.

Le rapprochement du lecteur vers l’auteur est bénéfique pour l’auteur : il connaît mieux son lecteur, est plus visible et en bénéfice parfois lorsque son lecteur se fait prescripteur soit sous la forme du réseau professionnel du livre soit sous la forme de la recommandation via les réseaux sociaux de lecture.

Le lecteur peut aussi participer à l’œuvre directement en donnant son avis, en likant ou non. Avec cette nuance que rappelle Ducas [Ducas, 2016] :

Même si cet espace dédié au commentaire ne génère pas forcément du débat et de l’échange, et s’il fonde une agora trop polyphonique et cacophonique pour que chacun s’y fasse entendre, toujours est-il que professionnels, pairs, experts et amateurs y cohabitent de manière parfaitement inédite.

C’est alors la gestion des commentaires qui devient profitable pour l’auteur et certaines plateformes, à l’instar du modèle de rédaction du livre Surveillance:// de Tristan Nitot, corrigé au fil des mois par les lecteurs de la version web du livre (son blog). La figure construite sur les réseaux par l’auteur (son twitter, son site) et par les réseaux sur l’auteur (partages, commentaires mélioratifs) sont ainsi à la croisée de la démarche publicitaire du storytelling et de la posture d’auteur de livres en papier.

2.2 Le nouveau contrat d’édition à l’ère numérique[modifier]

Depuis la publication au Journal officiel le 28 décembre 2014, les auteurs de littérature et les éditeurs sont liés par un nouveau contrat d’édition à l’ère numérique. Celui-ci non seulement tente de mettre à jour le contrat d’édition au regard des spécificités du numérique, mais il concerne dans le même temps l’édition papier d’une œuvre. Initialement conçu comme devant faire l’objet de deux contrats différents, ce nouvel objet juridique est finalement un seul et même contrat séparé en deux parties. Six thèmes peuvent être repérés comme essentiels. Est reprise ici l’analyse faite par Christophe Caron [Caron, 2015] se référant aux sections de l’arrêté du 10 décembre 2014[1] :

  • L’obligation de publication pour l’éditeur sous un certain délai, dans le cas contraire l’auteur peut résilier son contrat de plein droit sans le recours d’un juge
  • La rémunération, « juste et équitable », selon le mode de paiement du livre (achat à l’unité, par bouquets ou payé par la publicité [À titre de comparaison, d’après le Baromètre 2010 des relations auteurs/éditeurs de la SCAM, les droits d’auteur sont calculés à 80% sur le prix de vente public HT]) avec une révision possible du taux de rémunération (à la hausse ou à la baisse) à la demande de l’éditeur ou de l’auteur.
  • La reddition de comptes pour le livre numérique voit l’éditeur informer l’auteur des revenus des livres vendus à l’unité, des revenus liés à d’autres modes de vente et des cessations des droits à un tiers s’il y a lieu. La reddition doit être facilement accessible et proposée par l’éditeur, sans que l’auteur n’ait à la réclamer. Tout manquement peut entraîner la rupture de plein droit du contrat à l’initiative de l’auteur.
  • L’obligation d’exploitation permanente et suivie correspond pour le livre numérique à la présence au catalogue, à la disposition sous un format exploitable sur au moins un site in
  • La fin de vie du Si aucune activité (traductions ou revenus commerciaux) n’est enregistrée sur une période de quatre ans, le contrat peut être résilié.
  • L’entrée en vigueur de la réforme se fera progressivement mais se fera de manière assez brutale. Toute modification d’un contrat ancien modèle passé avant la publication de la loi de réforme du contrat d’édition à l’ère numérique devra se mettre en conformité avec le nouveau modèle.

La relation entre éditeur et auteur se débarrasse ainsi de procédures juridiques pour favoriser le meilleur parti, le contrat qui économiquement se fait le plus rentable pour l’une ou l’autre des parties. En apparence modernisé, ce nouveau contrat, parce qu’il repose sur l’idée que le contrat d’édition d’un livre numérique ne peut se faire qu’entre un éditeur et un auteur, ne prend pas entièrement acte des nouveaux modèles économiques du web. Certes des modes d’achat nouveaux sont pris en considération (revenus publicitaires des livres gratuits, réductions, bundles), mais il ignore les nouveaux acteurs que sont les plateformes de diffusion, les possibilités d’autoédition et les autres objets numériques que sont les applications ou les livres enrichis. Le droit ne fait peut-être ici que représenter une réalité nationale, sans considération pour l’évolution des choses. La clarté revendiquée de ce nouveau contrat, en particulier dans les rapports économiques entre l’éditeur et l’auteur de livre numérique, relève du bon vouloir de chacun : les distributeurs ne font pas l’objet d’une section du contrat alors même qu’ils sont ceux qui détiennent les chiffres nécessaires pour la reddition des comptes avec l’éditeur. Cette clarté du contrat a pour contrepartie un caractère très peu contraignant pour un éditeur qui a choisi d’acquérir les droits pour un livre numérique [Caron, 2015]. La publicité et le fait de donner ses chances à un livre pour qu’il ait son public ne semblent pas être retranscrits précisément dans les obligations contractuelles de l’éditeur et relèvent, là aussi, de la bonne volonté de ces derniers. La rupture de contrat, provoquée par l’éditeur en manquant à la reddition de compte ou au suivi de l’œuvre, peut être une manière plus simple pour l’éditeur de libérer de la place dans son catalogue. Il est également important de noter que ce nouveau contrat n’oblige absolument pas les éditeurs à proposer une version numérique des textes de leurs auteurs. Les nouvelles obligations des éditeurs sont donc en somme :

  • exploitation permanente et suivie de l’imprimé et du numérique, le cas échéant ;
  • des clauses de rendez-vous à l’initiative de l’auteur ou de l’éditeur pour réévaluer les conditions du contrat selon l’évolution du marché numérique ;
  • la rémunération des auteurs sur toutes les exploitations directes ou indirectes sur le we

Autant de conditions qui ne sont pas présentes dans les contrats de prestation d’autoédition des plateformes du web [Georges, 2016]. Ainsi, si, à l’avenir, le modèle de l’abonnement ou de la location domine, la valeur va possiblement être entièrement détenue par les opérateurs techniques comme le craint Antoine Gallimard [Gallimard, 2016]. Concernant la rémunération plus juste, le numérique pourrait permettre de faire des marges par la désintermédiation et la dématérialisation mais rien n’indique que cette marge gagnée ne sera pas, cette fois aussi, captée par des firmes du web, des industries du contenant comme Amazon ou Apple. Cette répartition de la valeur est d’autant plus importante que la situation globale des auteurs français n’est pas bonne. Une enquête de 2008 menée par la Sécurité sociale des artistes auteurs révèle que le pourcentage d’auteurs ayant touché moins de 8000 par an (taux minimal pour cotiser) est passé de 22% en 1994 à 30% en 2008. En l’état, des auteurs plus nombreux se partagent un revenu plus faible [Caron, 2015]. Pour le lecteur, la sécurité légale du droit du consommateur d’ebook est d’autant plus menacée que la jouissance pérenne n’est pas assurée ni en terme de droit de propriété ni en terme d’interopérabilité.

Les critiques de ce nouveau contrat d’édition se portent donc principalement sur son inadaptation au régime numérique :

  • l’exploitation suivie ne coûte dans les faits que le dépôt sur une plateforme ;
  • le coût de production des exemplaires supplémentaires n’a plus de sens et relativise les risques économiques pris par l’éditeur ;
  • l’incompatibilité entre le marché papier et le marché numérique sur la question de cessation des droits souvent très longs dans le papier [Caron, 2015].

Même avec un juste équilibre dans la répartition des revenus (reddition correcte des comptes, en s’appuyant sur les sociétés des auteurs par exemple), la propriété intellectuelle est nécessaire mais pas suffisante [Georges, 2016] pour assurer la stabilité d’un revenu aux auteurs.

Le contrat d’édition attaché au livre numérique fait donc dépendre ce dernier de relations qui sont celles du papier, celle qui lie la publication d’une œuvre en papier à un éditeur et un auteur. En ne prenant pas en considération l’état actuel du marché du livre numérique, dépendant des plateformes de distribution, en particulier Amazon, ce nouveau contrat reproduit sans les remettre en question l’équilibre économique et le rôle de simple contenu alternatif au papier que joue le livre numérique.

2.3 Le point de vue d’auteurs sur l’édition en livre numérique : un pis aller[modifier]

Selon une étude menée par le LabsHadopi entre mars et juillet 2011 sur des auteurs de tout horizon (BD, littérature de genre, littérature générale) [Méadel et Sonnac, 2012], les auteurs se montrent plutôt circonspects à l’égard de l’édition numérique. Ils notent une disproportion entre la couverture médiatique ou les polémiques sur le sujet et la réalité des rentrées économiques pour les éditeurs et les auteurs. Ils expriment également une méfiance envers des formats numériques à cause de leur supposée obsolescence sans toutefois approuver l’usage des DRM.

Quant à l’autoédition, elle est perçue comme une solution par défaut, permettant d’accéder à une forme d’édition, dépréciée par les auteurs de l’enquête, lorsque l’édition papier, par un éditeur, n’est pas possible pour des raisons éditoriales ou classiques. Les cas du refus par les éditeurs recherchés ou de l’ouvrage collectif, de l’ouvrage gratuit sont alors évoqués par les auteurs.

Si certains des auteurs interrogés proposent leurs textes gratuitement en ligne, c’est en raison de ces choix éditoriaux ou afin de faire de la publicité. Les auteurs se montrent à la fois assez critiques de la relation avec leurs éditeurs qu’ils jugent asymétriques tout en n’envisageant pas encore de quitter cette relation. L’éditeur et l’édition papier restent les instances qui font d’un rédacteur de textes un auteur, un écrivain, selon les auteurs interrogés. La publication sur le web via un site, un blog ou une plateforme (Lulu.com ou Medium) sont des moyens davantage utilisés pour éditer des textes non publiables en papier. Dans ces conditions, la place de l’ebook paraît mince tant il est à l’interstice entre le champ symbolique du papier et celui du web, y compris du point de vue technique.


2.4 L’ebook, trop technique et trop professionnel[modifier]

Les différents formats d’ebook accolés à des marchés de livre numérique viables (mobi d’Amazon, ibooks Author d’Apple, epub) nécessitent presque tous des connaissances en HTML, CSS et de certains logiciels (InDesign ou Sigil par exemple) pour pouvoir être créés. Il s’agit d’autant de prérequis avant qu’un auteur puisse développer son livre numérique. Seul ibooks author fait exception en adoptant une interface WYSIWYG. Tous les auteurs n’ont donc pas nécessairement les compétences ou les moyens financiers pour produire un ebook aussi facilement qu’ils peuvent publier et mettre en forme leur texte sur une plateforme de blogging ou de publication.

Parce qu’il est un objet numérique à la fois clos et ouvert, l’ebook représente pourtant une alternative intéressante à la fois au livre papier et à la publication sur des plateformes ou des sites. Détaché de l’utilisation d’un navigateur web, il dispose des qualités de lecture du livre papier : pas de notification de services extérieures sur la même interface, une organisation en pages, un système de table des matières, l’impossibilité de multiplier les onglets, la pratique d’une attention séquentielle c’est-à-dire non-multitâche. Il hérite également de certaines qualités du numérique : principe du reflowable text dans les pages, accessibilité plus grande (grands caractères, text-to-speech), signets nombreux et indexables, piratage.

Une conséquence à tirer de tous ces éléments est qu’ils sont essentiellement des points positifs pour les lecteurs. L’auteur ne tire pas parti, pas encore peut-être, de ce nouveau médium. Le web permet d’inventer de nouveaux scénarios de communication (réseaux sociaux de lecture, site internet, réseaux sociaux), d’écriture (collaborative, distribuée entre plusieurs plateformes, multisupport) et de modèle financier (crowdfunding, extrait gratuit, modèles freemium). En raison de la concurrence intense entre les manuscrits, le papier octroie toujours un mérite plus important à l’auteur, l’adoube davantage qu’une simple publication d’ebook sur une plate-forme dont la production est suffisamment complexe pour ne pas être facile et suffisamment accessible pour ne pas être symboliquement attrayante, nécessitant des frais importants de la part des éditeurs etc.. Le cas de la POD, s’il venait à se généraliser pour les petits éditeurs, ne changerait pas nécessairement la donne. Le coût d’impression et reproduction serait toujours supérieur à celui d’une simple publication sur une plateforme. L’absence de barrières traditionnelles établies et maintenues par des gatekeepers11 [Cardon, 2011] [Dubois, 2009], la facilité d’accès au marché, la petitesse de ce dernier sont autant de raisons qui peuvent expliquer le discrédit institutionnel dont souffre le livre numérique en France.

3. Résultats[modifier]

3.1 Conclusion[modifier]

La disparition de la fonction-auteur annoncée par différents auteurs n’a peut-être pas encore lieu d’être pour la littérature. La multiplication des nouveaux moyens de rétablir une figure d’auteur offerts par le numérique invite à penser qu’une continuité s’est établie d’un support à l’autre. La fonction-auteur continue d’exister grâce à la permanence du nom de l’auteur, par sa mise en scène sur un site, la hiérarchisation par son nombre de likes, d’abonnés ou de partage. Surtout, la réception trouve de nouveaux relais d’interprétation et d’autorité par les différents modes de publication sur le web. Ce refoulé de l’auteur présent jusque dans la communication intime du rédacteur derrière l’auteur laisse alors peu de place au livre numérique comme moyen d’accession à un statut symbolique pour son rédacteur. En effet, au lieu de contribuer au mouvement de continuité entre le champ symbolique du papier et celui du numérique, le livre numérique reproduit actuellement le modèle de la fonction-auteur du papier dans un régime, celui du numérique, où il ne peut plus s’appliquer. Le livre numérique est fermé dans un univers documentaire ouvert, il est cher dans un marché où la gratuité est importante. Pour ces raisons, il est prisonnier juridiquement du mode de relation éditeur-auteur du livre papier. Son caractère homothétique dans le contenu, la faiblesse du marché français du livre numérique, la constitution technique à mi-chemin du papier et du numérique, la fabrication relativement accessible du livre numérique à tous sont autant de freins à l’accession des auteurs de livre numérique à un statut symbolique équivalent à celui de l’auteur papier. Statut symbolique de l’auteur <:pre> papier Statut symbolique de l’auteur

d’ebook Fonction-auteur unique incarnée dans le seul auteur Fonction-auteur disséminée et partagée sans concept unificateur Autorité par l’édition Autorité par la visibilité Objets culturels Transposition du livre papier Auteur Acteur parmi d’autres Source énigmatique du texte Rédacteur dévalorisé en l’absence de

gatekeepers Lien séculaire avec les autres acteurs

du marché Relation de dépendance économique et temporelle envers les distributeurs et les formats Auteur = individu écrivant = responsabilité,

identité, hiérarchisation Auteur = rédacteur + structure technique + interactions + métadonnées

= identité multiple </pre>

3.2 Discussion[modifier]

Cette analyse s’appuie sur quelque chose d’assez peu mesurable et tangible : le statut symbolique d’un auteur de littérature. Comparer celle de l’auteur d’un livre papier à celle d’un auteur de livre numérique nécessite un ensemble de concepts précisant les fonctions symboliques qui régissent à la fois le livre papier, le livre numérique et l’environnement dans lequel ces différentes fonctions se rejoignent et trouvent d’autres concurrents. Si l’auctorialité de la publication numérique a déjà fait l’objet de recherches, la carte des interactions entre les différents statuts symboliques d’un même auteur en fonction du mode d’édition n’était pas encore faite pour le livre numérique. Or ces ensembles conceptuels sont régis par des références à des choses instables comme les tendances d’un marché, les disparités régionales, le régime juridique qui considère ou déconsidère les objets considérés en prétendant représenter l’état des choses sans l’influencer. Ces données pourtant concrètes vérifiant la validité de ces concepts sont de plus assez difficilement accessibles, étant des données sensibles servant la promotion de telle entreprise de l’édition. En outre, la question de la reconnaissance par la profession reste soumise à des enquêtes, comme celle utilisée dans cette article, qui sont toujours à remettre en cause et ici à nuancer. Les réponses des auteurs sur la perception de l’édition numérique datent de 2011 et ne font pas encore véritablement cas de l’apparition de l’autoédition et des phénomènes de crowdfunding dans la littérature de genre. Il resterait par conséquent à analyser si l’auteur comme producteur de contenu, celui que les lecteurs plébiscitent et paient, conserve toujours cette fonction-auteur et cette auctorialité lorsque la relation marketing qui le lie au lectorat n’est plus supposée ou invisible mais constitutive de l’accès au texte littéraire. Si Borgès avait écrit ses Fictions les unes après les autres en fonction de l’atteinte de paliers d’un financement par Kickstarter, considérerait-on les Fictions comme une œuvre de Borgès à part entière ou comme l’équivalent d’un spot publicitaire réalisé par un grand réalisateur ? A l’inverse, si Asimov, auteur de genre, avait fait une telle opération, cela aurait-il influencer la réception de son œuvre de la même manière ? Une étude s’attachant cette fois uniquement aux modes alternatifs de publication des auteurs (via des plateformes de blogging ou des sites) permettrait également d’interroger le nouveau rôle de l’intertextualité (références à des sites amis, liens hypertexte postés par l’auteur) dans le rôle d’identification de la fonction-auteur selon la littérature pratiquée, de genre ou générale.

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Bibliographie[modifier]

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[1] Arrêté du 10 décembre 2014 pris en application de l’article L. 132-17-8 du code de la propriété intellectuelle portant extension de l’accord du 1er décembre 2014 entre le Conseil Permanent des Écrivains et le Syndicat National de l’Édition sur le contrat d’édition dans le secteur du livre.