Complexité

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Les choses ne peuvent que ne pas exister ou qu'aller seules, par paires ou par trois ou plus.

Le discours qu'elle peuvent s'adresser à elles-mêmes ou aux autres est donc soit :

  • inexistantes : alectique -> informité.
  • seules : monolectique : -> simplicité.
  • par paires : dialectique : -> ordre.
  • en groupe : polylectique : -> complexité.


l'énaction[modifier]

La notion d'énaction a été approchée par les cogniticiens.


l'information[modifier]

L'information est ce qui augmente la connaissance que l'on a de la réalité.

Si je lance un dé, je sais qu'il y a six résultats possibles et que le lancer va élire l'un d'entre eux (en latin inter legere). L'information sera ce qui me permettra de connaître lequel. Je pourrai soit l'utiliser pour rejouer aussitôt. Soit le noter ou le dire : cette information deviendra alors un savoir partageable avec autrui ou moi-même (lorsque je ferai un récapitulatif). Au mieux je dirai ou noterai la bonne valeur, au pire je serai mal entendu, mal lu ou je me tromperai.

1. ma communication à moi-même ou à autrui de l'information est entropique : elle peut être perdre de son exactitude.

2. lorsque quelqu'un va analyser mes notes (mes inter ligenta) il va "latinement" le faire de quatre façons du 1er siècle avant Jésus-Christ

  • comme le poète Virgile, les prenant comme une carte de la partie : les scores sont interliés entre eux selon les règles du jeu (ex. si j'ai fait plus de trois, j'ai pu lancer à nouveau). Cela construira une interligence qui s'enchaine, comme lorsque j'approfondis d'hyperliens en hyperliens choisis sur le web.
  • comme l'historien Tite-Live, qui regardera simplement l'enchaînement des faits : leur "intelligence" au sens anglais de renseignement, comme dans Intelligence Service, ou CIA.
  • comme l'avocat Cicéron, qui va juger de la sagacité de votre jeu, cherchant à savoir si vous avez bien joué ou pas.
  • comme le stratège César, qui va faire preuve d'intellition[1], c'est à dire de chercher à comprendre "entre les lignes" qu'elle était votre stratégie de jeu, pourquoi et ... pourquoi vous lui avez communiqué vos données  !

La raison dialectique[modifier]

L'homme a d'abord considéré le monde comme un tout unique peuplé d'hommes et de dieux mythiques. Puis il a fait descendre ces dieux sur la scène grecque à l'aide de "mekhané" (machines de théâtre). Les latins les appelleront les "deus ex machina". Thales (ingénieur de machine) et ses amis ("philos"), spectateurs critiques, ont réclamé que leurs rôles soient sages (sophia) et crédibles.

La philosophie grecque alliée avec la vision chrétienne a accompagné la double quête de vérité philosophique et d'exactitude scientifique qui a imprégné notre histoire d'une perception dialectique raisonnable (selon la logique du tiers exclu) de l'homme et de la nature, de la Terre et du Soleil, du zéro et du un ; au dessus du fondement architectonique de principes simples.

La connaissance humaine se fonde, pour cela, sur trois familles de méthodes scientifiques :

  • la physique des êtres réels, fondée sur l'observation des fais et la collecte de données à leur sujet,
  • les mathématiques des être abstraits résultant des raisonnements logiques que l'on peut leur appliquer,
  • la sémiotique du sens des mots utilisés pour formaliser cette connaissance en savoir systémique partageable.

Ceci a conduit, à partir des systémiques de Démocrite, d'Aristote, etc. à celles de Gassendi, Descartes, etc. puis à celle de Newton où tout est dialectiquement (décrit par A=B) ordonné selon des lois exactes. Ceci conduit à se poser la question de la stabilité des systèmes à "n-corps" (comme le système solaire), finalement mathématiquement conclu en 1889 par Poincaré comme statistique lorsque "n > 2".

Ceci signifie que l'analyse locale (où n=1) et la démonstration dialectique (où n=2) du monde de la raison humaine (logique du n<3 [tiers] exclu) est stable, mais que le monde réel (n indifférent) est complexe (au sens latin du mot "complexus", maillé).


La résonance intellectuelle[modifier]

Comme souvent lors de l'approche de domaines nouveaux, cette approche est empêtrée dans une sémiotique inappropriée : l'on continue à utiliser des mots anciens pour les étendre aux concepts en cours d'exploration, tout en devient confus. Nous introduirons donc ici la clarification de six notions nécessaires nouvelles [2] :


Quiddité 
La quiddité est la notion scolastique et philosophique ce qu'une chose est en elle-même qui trouve sa pleine application informatique dans la généralisation de l'"objet", comme étant "ce qui peut être séparément désigné" et divisé jusque, et y compris, insécable qui n'est divisible qu'en lui-même et rien (le zéro mathématique, informationnel et sémantique).
Plegme 
La complexité de l'univers introduit le chaos aléatoire de l'univers (le "n>2" est globalement incalculable). Toutefois, ce chaos est déterministe (le n<3 est soumis à des lois) et fractal (ces lois sont indépendantes de l'échelle considérée - atome ou galaxie). Nous dirons qu'il s'agit d'un "plegme" (du mot "plegma" grec : maillage) des influences mutuelles calculables au sein du chaos ou à son tour, au sein de chacun de ses composants, selon l'intrication consécutive des "plegmes des plegmes".
Plex 
Dans un espace dialectique (notre contexte ordinaire) l'on fait des projets selon des plans. Nous nommerons "plex" les plans complexes. Nous savons qu'ils seront différemment construits : nous apprendrons peu à peu leur mode de rédaction, de gestion et de suivi.
Agorique 
Cet espace est le domaine de la logique (n<3). [3] L'espace complexe dépasse donc celui de la logique. Par clarté nous reprendrons pour le qualifier le concept de Ann et Norman Hardy, d'agorique, pour la manière (paraphrasant l'Académie) de raisonner, de se conduire, d'obéir à des règles propres, et particulière à une catégorie d'êtres ou à certains états affectifs : ici, ceux d'une multitude [4] d'agents autonomes sur une agora [5]. Et la discipline de son étude, de son enseignement et de son application.
Syllodonnées 
Poursuivant la gradation trinaire des simple, dual et complexe nous considérerons comment se rattache l'information à une quiddité.
  • Au niveau simple cette information est la donnée, formée par par son nom et la valeur de son prédicat.
  • Au niveau dual il va s'agir d'une liste des métadonnées, c'est à dire des données sur les données, faite des qualificatifs de la quiddité (vedettes) qui en forment l'essence et de leur valeur prédicative correspondante formant sa substance.
  • Au niveau complexe s'ajouteront les syllodonnées, c'est à dire le nuage des interliens fixes (systèmes) ou dynamiques (plegme) contraignants au sein, à la périphérie et à l’extérieur de la quiddité.
Résonance 
L'observation du comportement des agents autonomes d'une agora montre qu'ils peuvent aussi être soumis à des formes de résonance au sein de leur plegme, de nature comparable à l'augmentation de l'amplitude d'oscillation d'un système physique lorsque celui-ci est excité au voisinage de l'une de ses fréquences propres. [6] Il s'agit d'une résonance connexionniste adaptative discutée par diverses unités de recherche. Elle est à la base de la généralisation des théories de l'information et de la communication par celles de l'intellition et de l'interrelation[7]


  1. Intellition : ce qui fait solligistiquement sens à partir de ce qui est su. Ce qui augmente le savoir.
  2. Attention : si ces notions semblent montrer une réelle convergence, elles sont, du fait de la nouveauté sociétale, économique et politique des domaines concernés, au croisement des sciences humaines (vécu des nouvelles technologies, sémiotique appliquée) et des mathématiques (topologie, théorie des graphes). Elles relèvent donc de la recherche. Leur cohérence semble pourtant bien utile pour modéliser une compréhension réaliste du comportement et de l'importance des facilitations médiatiques et des "nouvelles technologies" dans notre société actuelle.
  3. logique : selon l'Académie-9 : XIIIe siècle, comme nom. Emprunté, par l'intermédiaire du latin logica, du grec logikê (tekhnê), de même sens. Science par laquelle on cherche à déterminer les règles formelles qui fondent le jugement et le raisonnement.
  4. multitude : Académie-9 : XIIe siècle. Emprunté du latin multitudo, de même sens. Très grand nombre d'êtres ou de choses. ... Une multitude d'hommes s'était assemblée ou s'étaient assemblés. ... Le plus grand nombre des hommes, la part la plus nombreuse d'une société ; la foule.)
  5. Agora  : Academie 9 : XIXe siècle. Emprunté du grec agora, « lieu où l'on se réunit », « place publique ».)
  6. Résonance : Académie-8 : Propriété de résonner que possèdent certains objets, certains milieux. La résonance d'une cloche. La résonance de l'air. La résonance de la salle du Conservatoire. Caisse de résonance. En termes de Physique, il désigne la propriété d'un corps d'entrer en vibration quand il est soumis à une excitation convenable. Les résonances produites par la vibration des cordes d'un instrument.
  7. INTLNET, 1984-2017.



Voir aussi : Adaptation Bifurcation

Communication Contraintes Émergence Flux

Hasard

Information Interaction Programme Projet

Qualité

Régulation Réseau

Rétro-action Stratégie Système

Tensions dynamiques

COMPLEXITÉ

Le mot "complexité" est étymologiquement constitué de deux parties : du préfixe "cum", du latin "avec" et de la racine latine "plexus" signifiant entrelacement. Complexité signifie ce qui est tissé ensemble. C'est notre premier élément pour définir la complexité.

Cette notion est étroitement associée à l'idée de système, ce qui est tissé et tramé ensemble dessine en effet une forme nouvelle à laquelle des qualités nouvelles sont associées. Elles émergent de ces inter-rétro-actions et constituent in fine un système indépendant des parties qui lui ont permis de se constituer : une tapisserie est plus qu'un assemblage de fil, une horloge est plus qu'un assemblage d'engrenages mécaniques... Les travaux d'Edgar Morin ont permis d'étendre cette approche complexe des systèmes, aux organisations sociales et humaines au point d'en faire aujourd'hui une notion commune essentiellement liée au développement et à l'organisation des sociétés.

Aléa et hasard :

Tout système complexe étant le produit d'un ensemble d'éléments et d'évènements qui inter-rétro-agissent, il convient d'attirer notre attention sur l'importance de l'aléatoire et du hasard qui impactent et influencent ces relations.

Ce qui a pour conséquence d'accroître l'instabilité au sein du système et nous invite à prêter une très grande attention aux seuils de sensibilité en présence (cas de la résistance dans les systèmes mécaniques) ou de susceptibilité (ex des comportements humains), ces seuils peuvent déclencher des attitudes nouvelles, provoquer des émergences et modifier le comportement et les qualités d'un système organisé.


Contenu d'information et complexité :

Décrire une réalité ou un système complexe, consiste à décrire ses inter-rétro-actions, ce sont elles qui effectivement les différencient d'un système plus simple où le nombre d'interactions, de scénarios, de réactions ou d'options est limité et plus facilement cernable. Or les décrire est extrêmement long tant celles-ci sont variées et nombreuses, si bien que l'on peut utiliser la longueur de sa description comme second élément pour définir la complexité d'un système.

le principe unitas-multiplex :

Deux grands principes commandent l'émergence et le développement d'un système vers plus de complexité :

1- le principe d'unité dans et par la diversité : unitas-multiplex qui signifie qu'un système n'émerge que par intégration des composants et des relations établies entre les composants avant l'apparition même du système.

Par exemple, l'Univers est un système dont les parties sont les particules, les atomes, les planètes, les molécules, les cellules, les plantes, les animaux, les hommes, les sociétés. La société humaine est un système composé d'acteurs, de groupes sociaux dans leur diversité (tailles, formes, caractères, identité, représentations, valeurs, etc.).

Le corps humain, l'entreprise, un réseau informatique peuvent être qualifiés de systèmes complexes dans la mesure où ils sont constitués d'une diversité d'éléments en inter- rétro-action les uns avec les autres.

C'est même le niveau et la qualité de ces inter-rétro-actions qui déterminent l'existence même d'une organisation complexe.

La notion de complexité prend sa véritable dimension à partir du développement des technologies de l'information et de la communication.

Ces nouveaux moyens d'amplification et de liaison ont accéléré les flux, fragilisé les systèmes économiques et sociaux ouverts sur une économie mondiale et intensifié les inter-rétro-actions entre des systèmes déjà complexes.

La vitesse des communications et le nombre d'informations nécessaires au fonctionnement du système ont de fait amplifié les dynamiques en présence et rendu les frontières des systèmes plus poreuses, plus fragiles, plus exposées aux turbulences de l'environnement, en même temps qu'ils nous ont offert des possibilités d'expression, de mouvement et d'ouverture que l'on supposait inaccessibles. Les systèmes complexes sont donc par définition fragiles.

Ils possèdent une sensibilité extrême aux variations de l'environnement, une sensibilité importante aux effets de seuil et aux variations des flux qui conditionnent plus ou moins directement ses inter-rétro-actions. Cette complexité accroît l'occurence et la fréquence des dérives ou des perturbations observables dans tout système dynamique.

Nous sommes donc bien loin avec les systèmes complexes des "longues chaînes de raisons toutes simples" chères à Descartes.


La complexité se nourrit de ces rapports d'amplification et d'enrichissement totalement imprévisibles. Autonomie et dépendance, aléas et déterminations, régulations et perturbations, libertés et contraintes s'enchevêtrent donc au cœur des relations qui animent un système complexe dynamique adaptatif.

C'est en fait quand de tels antagonismes se produisent que le système développe sa complexité, et partant, ses capacités adaptatives.

2 - Le second principe de la complexité est le principe d' a n t a g o n i s m e s complémentaires :

Le principe de diversité unitas - multiplex définit une qualité nécessaire mais non suffisante pour décrire la dynamique des systèmes : s'il est vrai que l'inter-rétro-action entre des parties nombreuses et diversifiées est la condition fondamentale de l'émergence d'un système, il faut ajouter que ses parties, qui inter-rétro-agissent les unes avec les autres, se trouvent en tensions dynamiques.

Ces tensions sont parfois antagonistes, et ces antagonismes constituer souvent le moteur même du fonctionnement d'un système, dans la mesure où par le jeux des forces en présence, ils "fabriquent" un équilibre qui permet le fonctionnement du système.

Cet équilibre dynamique, fait de tensions antagonistes régulées, permet au système de s'adapter plus facilement à une perturbation externe ou interne.

Dans une organisation sociale ces antagonismes ne seront créateurs que si les valeurs du système sont suffisamment connues, comprises et partagées. C'est la condition pour réguler, limiter et ordonner ces tensions.

On obtient un grand niveau de dynamique et d'énergie, on favorise la diversité qui s'exprime en protégeant le système des phénomènes chaotiques.

On parle alors d'antagonismes complémentaires et féconds entre les parties du système. Ce sont ces antagonismes (différences de sensibilité, de formation, de domaines de compétences, de style, d'organisation, de technicité…) qui vont favoriser l'adaptabilité globale du système.

Les systèmes naturels fonctionnent souvant ainsi (étoiles, galaxies,..), les sociétés humaines en font de même (principe de la pluralité des pouvoirs en démocratie), et le monde des idées n'échappe pas non plus à cette règle (dialectique et confrontation). La confrontation des idées contribue en effet à l'émergence de l'innovation pour peu que chacun reconnaisse la singularité des idées de tous et soit capable d'en apprécier la richesse pour le bien commun et la finalité d'un système ou le projet d'une organisation.

Les antagonismes dangereux :

Deux cas où l'absence de tensions constitue un péril :

• L'absence de confrontation provoque la sclérose ou la dégradation des systèmes. L'exemple de l'ex URSS nous montre comment l'exclusion de l'antagonisme coupe les inter-rétro-actions, développe des formes totalitaires de pouvoir et condamne le système à une mort certaine.


• L'absence de valeurs de régulation peut également entraîner une expression non contenue de la diversité. Chaque force en présence, agit dans ce cas au détriment du système, cette énergie non régulée amène au désordre puis à l'épuisement.

En guise de conclusion…

Nous avons donc vu que la complexité dépend du nombre de processus et d'éléments qu'elle associe, elle dépend de leur entrecroisement, de leurs interactions et de leur autonomie. Les variations de ces interactions, qui peuvent être qualitatives et quantitatives, déterminent le niveau de complexité, la qualité du système.

Si le niveau d'interaction vient à être brisé, la complexité du système disparaît et le système avec.

La complexité est naturellement un concept englobant, lié à de nombreuses autres notions, dont il découle et qui en découlent.

Annexes :

"Historique de la notion de complexité" "La complexité et l'entreprise"

"Complexité : stratégie et programme" "Le ré-enchantement du territoirre"