Documents épiscopat : Quelle communion à l’ère numérique ?
Documents épiscopat : Quelle communion à l’ère numérique ?
Publié le 12 juin 2017
Mgr Norbert Turini
A l’occasion de la sortie de la revue Documents épiscopat : « Quelle communion à l’ère numérique », Monseigneur Norbert Turini, évêque de Perpignan et Président du Conseil pour la communication évoque les défis et les enjeux des réseaux numériques.
Face aux opportunités du monde numérique : comprendre et agir[modifier]
L’Église en France prend la mesure des défis et des potentialités que représentent les réseaux numériques. La toile vibre en permanence de paroles, notamment de catholiques. En peu d’années, elle est devenue un lieu à part entière : un lieu d’expression, de dialogue mais aussi de polémiques, parfois de violences, où sans aucune retenue, l’on peut lire tout et son contraire.
Les évêques font le double constat de la réticence que suscite encore l’utilisation de ces moyens de communication chez certains fidèles et en même temps de la vitalité des projets et des attentes de la jeune génération. Ils constatent qu’à travers les initiatives pastorales et les démarches synodales, la catholicité de l’Église a commencé à adapter son expression à la culture environnante et qu’une réflexion de fond est nécessaire pour l’aboutissement d’un tel processus.
Or, la nécessaire verticalité que propose l’Église doit aujourd’hui trouver un mode d’expression « sur la toile », territoire par excellence de l’horizontalité. Comme un phare qui guide l’internaute, c’est une Église légitime et reconnue qu’il nous faut parvenir à installer dans « l’océan » numérique. A la différence de beaucoup de « leaders » sur internet, notre légitimé ne se trouve pas sur la toile elle-même. Institution spirituelle et temporelle, l’Église enracine sa vérité dans la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, le témoignage de la foi et la pratique de la charité. Sur Internet, sans doute devons-nous travailler à la manière de rendre visible et attirant cet enracinement ?
Conscient du fait que ce nouvel environnement médiatique et culturel peut induire de nouvelles pratiques, et conduites pastorales, le Conseil pour la communication de la Conférence des évêques de France s’empare de cette réflexion de diverses manières. Une « cellule de veille et d’innovation numérique » a été créée en 2016 pour mieux appréhender les enjeux de l’écosystème numérique dans lequel intervient l’Église, mais aussi et plus concrètement, pour rencontrer et conseiller les acteurs portant des services innovants sur Internet. A ce jour, nous avons reçu plus d’une vingtaine de porteurs de projet.
Documents épiscopat numérique[modifier]
Par ailleurs, un « think tank » numérique se met en place pour réfléchir avec les évêques aux enjeux du monde numérique et pour nourrir les pratiques de tous ceux qui interviennent sur la toile au service de l’Église.
Dans cet esprit, le Conseil pour la communication a fait appel à OPTIC (Ordre des Prêcheurs pour les Technologies, l’Information et la Communication), un réseau de recherche spécialisé dans l’étude de l’impact des technologies sur la société, pour mener un travail de consultation et de recherche. OPTIC étant initié et dirigé au sein de l’Église elle-même, et en lien étroit avec les autorités du Saint-Siège, ce réseau est à même d’analyser de l’intérieur les enjeux ecclésiaux et légitime pour proposer des pistes de réflexion.
La publication de ce texte est le fruit d’une collaboration étroite entre OPTIC et la CEF, qui ouvrira probablement la voie à d’autres réalisations. Fruit d’une réflexion de certains acteurs engagés sur le terrain numérique, ce texte veut ouvrir des perspectives sans éviter d’éventuelles critiques. Une telle démarche collaborative, novatrice au niveau d’une conférence épiscopale, est destinée à être partagée, en faisant nôtre cet appel du Pape François : « N’ayez pas peur de devenir des citoyens du territoire numérique ! »
Mail à OPTIC
subject : partenariat société civile sur le cathoocène ? -> Père Eric Salobir
Mon père,
je suis un pionnier du "sapiens plus machina", plus précisément du "plus multi-machina", depuis que j'ai rejoint Tymshare en 1977 et créé mon association INTLNET en 1978 pour déployer l'IPSS (http://ipss.network). Mon approche depuis 1986, où nous avons été, Doug Engelbart et moi, architecturalement opposés par la raison de l'Etat moderne (USA) dans notre vision technologique profonde, est orientée vers la capacitation des utilisateurs (entreprises et personnes : sociétalité anthropobotique). Ceci se traduit par la faille sémiotique de l'internet (absence de couche six présentation) que tentent de patcher/cacher les développements technologiques depuis 1990.
Sachant d'expérience qu'il fallait d'abord éduquer le monde, et pour cela l'apprendre, et qu'en suite les solutions opérationnelles se propageaient par autocatalyse, ma carrière a alors bifurqué du déploiement du réseau mondial à une recherche-développement-action personnelle (civile) des moyens technologiques d'une capacitation concitoyenne (philia) au sein de la multitude augmentée. Le SMSI (double sommet mondial de la société de l'information) a alors confirmé notre analyse que la gouvernance de la société humaine devait émerger de l'Etat-moderne vers l'Etat-réseau, et que sa centricité technologique devait consensuellement être humaine (future société du savoir). Il n'en reste pas moins que la centricité de Hobbes en reste à la monnaie, à la résilience du fait "plateforme" et aux "GAFEtats". Avec une forte incompréhension commerciale du "knowledge" anglo-saxon de la différence entre information/connaissance et intellition/savoir (intellition : nécessité informative mise en évidence par intellection du complexe).
Toutefois, depuis trois ans le "moratoire à l'innovation technologique" qu'était jusque-là l'internet a été levé par la "Transition du NTIA" (ministère télécom US) et nous sommes passés par un long débat interne (IETF, IEEE, W3C) d'une stratégie du "status-quo" normatif à une ambiance de "permissionless innovation" qui laisse une chance à l'homme (je suis le "troll" IETF qui fait de la "précaution" architectonique dans ce domaine, avec quelques résultats - multilinguisme, architecture, nommage : j'appelle cela l'intersem, et pour préserver sa capacité "internxt" architecturale fringe-to-fringe [cf. RFC 1958]). NB: en 1986 j'étais Director, TYMNET/Extended-Services - les services profonds sur les données transportées, une notion - où j'étais supporté par les opérateurs publics non-US - qui m'opposait au Congrès dont la Déréglementation reposait sur la séparation entre les revenus/services du traitement et du transport. Cela a failli alors passer : nous en avons toujours besoins : "base numérique du faire communauté humain").
Par ailleurs, la publication ("Anoptikon") par Olivier Auber (de l'atelier sur la transdisciplinarité de l'université libre de Bruxelles) de l'expérimentation de son "générateur poétique" apporte une mise en évidence scientifique reproductible, potentiellement réfutable et testée pendant trente ans - à la suite d’un adoubement par Varela. Il soulève la question "anoptique" (les relations au sein du non-optique de l’univers au moins mental humain) et donc de l'ouverture causale (déjà contesté par la machine de Turing). Manifestement la pensée humaine n'est pas seulement d'origine matérielle - bien que se montrant selon Saclay mathématiquement en phase avec la physique quantique. C'est aussi une conclusion que Snowden a bien propagée - les USA n'ont plus besoin de monitorer le réseau : ils savent déjà ce qui va s'y échanger par PRISM.
Je pense donc que nous en sommes à une charnière comparable à celle de Poincaré/Léon XIII et de la publication de la subsidiarité et de la doctrine sociale de l'Eglise : "Laudato Si'" a introduit le "tout est lié" qu'architectoniquement je nomme (d'après Virgile) l'interligence (à étudier) que nous voyons bien et expérimentons tous par sa face internet. Nous avons besoin d'une doctrine sociotechnique de l'Eglise et de la nature du "Sapiens Plus Machina". Il nous faut un triple approfondissement
- 1) ethitechnique (comment développer les fonctionnels de notre contexture anthropobotique) ,
- 2) technosophique (réponses aux questions que sa techne pose à l'homme) et
- 3) théologique (aux Dominicains d'approfondir le "révélable" dans le contexte actuel et la kénose du Père dont Olivier Auber, en tant que scientifique du réseau et de l'IN (intelligence naturelle) et son introducteur Philippe Quéau pose la question pour l'"être en réseau" - nouvel apport de taille car testable par tous, à la métaphysique). Idem pour ce que j'identifie comme la "syllophysique" (si les métadonnées sont les donnée sur les données, les syllodonnées sont les données entre les données liées - la syllophysique soulève donc la uestion de l'alignement nomologique des choses - comment tout cela tient-il ensemble - ce que la béatitude nous donnera de contempler)
- Note : je cherche la citation de Saint Basile à laquelle le Père Thierry Magnin fait allusion dans un de ses livres : le Père nous a mis à la porte du paradis terrestre, mais pas de son atelier.
Tout ceci pour dire que j'ai cherché ce que nos Évêques avaient dit de nos travaux (j'ai rencontré Louis Pouzin pour la 1ere fois en mai-78, avec Michel Elie et Hubert Zimmermann, les papas de l'OSI - Michel est mon voisin au nord de Montpellier). Tout ce que j'ai trouvé c'est un document d'il y a deux ans rédigé de concert avec vous, soigneusement enterré dans un livret papier à € 8.50 - délais compris - faisant allusion à un Think Tank inconnu et inscannable.
Pour l'instant : Philippe AUGE, président de l'université de Montpellier, m'a confirmé dans l'idée d'entrer en école doctorale pour bénéficier des réductions et des avantages universitaires, mais j'ai loupé à deux jours près un directeur de thèse l'année dernière pour "la capacitation concitoyenne au sein de la multitude augmentée" ingénierie, socio-, mais aussi juritechnique. Je me pose la question de la préciser cette année en "capacitation concitoyenne catholique au sein de la multitude ecclésiale augmentée". Mon propos était de m'appuyer sur l'expérimentation d'une diktyologie ("projet Diktya", réseau d'ontologies ouvertes) de la "sapience" (pris comme le commun de la sagesse commune partagée un « super-lieu-commun » aristotélicien. Historiquement sourcée sur l’agora, dans l'Eglise, puis l'Université, et qu'il faut maintenant participativement (Université, Société Civile, Secteur Privé, organisations internationales) décloisonner avec l'aide de la face diginumérique de l'interligence. Il me paraîtrait intéressant d'en formaliser le coté catholique par un projet semi-ouvert "ex. http://wikicatho.org" et une recherche technologique concernant nos vicariances artificielles par un projet open source "ex. http://cath.info".
Toutefois, il m'est nécessaire de ne pas faire de bêtise, et donc - étant moi-même sous influence ignacienne - de m'assurer du thomisme rigoureux de l'approche. Et de ne pas fourvoyer vers la gnose - nous ne sommes pas loin du risque gnostoque - les jeunes développeurs/expérimentateurs dont j'aurai besoin (je suis hémi-septuagénaire : ceci est qu’une sénior-smart-up, mais la "victoire de Google sur la mort" m'intéresse (le 5ème âge posthume et le portage ou clonage du « mnème » - notion débuggée par Ampère : l’ensemble présent des traces du passé qui font l’avenir et co-négocie agoriquement selon une raison polylectique - le futur). Il y a sans doute une épigémnèmique de l'entreprise transmise (ex. Eglise, sociétés en main-morte comme les monastères). C'est un pan de droit passionnant.
Pour finir trois points :
- 1. où trouver une version imprimable (pdf ou txt) et donc dépiotable du document CEF/OPTIC 2017 ? Et de sa suite éventuelle ?
- 2. si jamais vous le pensez utile peux passer vous saluer (si vous êtres à Paris) le lundi 20 mai dans la journée (je reprends le train à 20:00, mon budget recherche limite mes venues à Paris).
- 3. OPTIC a sans doute un représentant dans la communauté dominicaine languedocienne ? Peut-être à Montpellier ?
Avec tous mes remerciements pour votre patience à lire mon verbiage. Ce type d'accroche est toujours difficile.
In Christo rege
Jen-François C. (Jefsey) MORFIN