Essahess

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La revue Essachess – Journal for Communication Studies

Entretien avec Stefan Bratosin,

  • fondateur et directeur de la revue Essachess - Journal for Communication Studies,
  • professeur à l’Université Paul Valéry Montpellier 3

Bruno Chaudet [1]



Stefan Bratosin, vous êtes fondateur et directeur de publication de Essachess – Journal for Communication Studies, pouvez-vous présenter cette revue en quelques mots ?[modifier]

ESSACHESS – Journal for Communication Studies est une revue fondée en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) qui se distingue par cinq caractéristiques essentielles, signes de sa spécificité dans le paysage des revues françaises académiques en SIC :

1) elle est la seule revue française qui se soit proposée dès sa création de répondre à la nécessité de diffusion des résultats de la recherche française à l’étranger et des résultats de la recherche étrangère anglophone en France dans le domaine des SIC notamment ;
2) elle est la seule revue française qui publie des articles en français et en anglais ;
3) elle est la seule revue française qui intègre et couvre dans une vision transdisciplinaire les sous-champs des SIC ;
4) elle est la seule revue française qui construit des ponts entre le réseau français de recherche en SIC et les réseaux internationaux auxquels participent des pays tels les Amériques, le Canada, l’Asie, l’Afrique, l’Europe de l’Est, Centrale et bien entendu l’Europe de l’Ouest ;
5) elle est la plus indexée revue française des SIC (sinon la seule) dans des bases de données internationales ce qui est une chose capitale pour les auteurs puisqu’être cité au niveau international, donc, reconnu par les collègues de partout, signifie faire progresser sa recherche, accéder à des réseaux internationaux afin de répondre à des appels à projets internationaux, par exemple, etc.

Bien évidemment, la revue bénéficie de la reconnaissance du Haut Conseil d’Évaluation de la Recherche Scientifique (HCERES) faisant partie des revues qualifiantes.

Comment est née la revue ?[modifier]

Il n’y a pas de naissance sans travail d’accouchement. J’ai créé la revue Essachess en 2008 autour du groupe de recherche Essachess - Études Scientifiques Spécialisées Appliquées aux Complexités Humaines, Économiques, Sociales et Symboliques – à l’IUT de Tarbes de l’Université Paul Sabatier de Toulouse où j’ai été titulaire à l’époque.

Je suis à l’origine de ce groupe que j’ai fait naître en 2007 et qui se proposait de fédérer enseignants-chercheurs et doctorants représentant les champs disciplinaires des sciences humaines et sociales (communication, économie, géographie, psychologie) existants sur le site tarbais, ainsi que les sciences de l’ingénieur (informatique). Les membres du groupe Essachess créé à mon initiative étaient rattachés institutionnellement aux laboratoires de l’Université de Sciences Sociales – Toulouse 1, de l’Université du Mirail – Toulouse 2 et de l’Université Paul Sabatier – Toulouse 3 (Gres, Lisst-Cieu, Lerass), mais ils développaient leur activité pédagogique à l’IUT de Tarbes.

Sur la singularité de cette unité de lieu « délocalisé » d’activité pédagogique a été fondée la cohérence originelle du groupe Essachess dans une perspective qui proposait sa mise à profit pour la réalisation et la valorisation des projets communs pluri et transdisciplinaires. Le fonctionnement du groupe de recherche Essachess reposait sur une politique de collaboration ouverte avec des institutions locales, nationales et internationales parmi lesquelles, je cite ici, de mémoire :

  • le Centre Universitaire Tarbes Pyrénées,
  • l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tarbes,
  • le Laboratoire d’Etudes et de Recherche Appliquées en Sciences Sociales de l’Université Paul Sabatier Toulouse 3,
  • le Groupement de Recherches Economiques et Sociales de l’Université de Toulouse 1,
  • le Laboratoire Interdisciplinaire, Solidarités, Sociétés, Territoires de l’Université du Mirail Toulouse 2,
  • la Faculté de journalisme de l’Université de Bucarest,
  • la Faculté de sociologie de l’Université de Bucarest,
  • la Faculté de journalisme de l’Université de Iasi (Roumanie),
  • la Faculté de géographie de l’Université de Iasi (Roumanie),
  • l’Université de Poitiers,
  • l’Université de Québec à Montréal (Canada),
  • Hariri Canadian University,
  • American University of Beyrouth, etc.

Une première étape qui s’est naturellement imposée et la mise en place de la stratégie de ce groupe a été la création d’une revue académique. Un projet, conçu dès le départ, dans une logique inter et trans-institutionnelle qui intégrait aussi bien les spécificités du groupe, mais qui préservait le design originaire du groupe fondé sur l’ouverture à l’international, le travail en réseau, etc.

Cela a apporté une valeur ajoutée à la configuration initiale du groupe Essachess, car la revue a vite commencé à prendre de l’ampleur au niveau international, et à faire évoluer le groupe qui dépassait désormais les frontières physiques des universités en se transformant, suite à ma mutation à l’Université Paul Valéry de Montpellier (UPVM) en 2011, dans un institut de type open center (IARSIC), faisant partie du projet d’habilitation par le HCERES du Corhis (Communication, Ressources Humaines et Intervention Sociales - EA 7400) de l’UPVM.

Quel est son fonctionnement éditorial ?[modifier]

Le fonctionnement éditorial reflète la pensée qui est derrière la politique de la revue : faire une revue qui soit l’expression d’une révolution en cours – les humanités numériques – et qui soit la référence française en SIC à l’international. Il convient maintenant d’expliciter le processus mis en place pour y aboutir.

Essachess a été la première publication académique en SIC disponible en libre accès. Elle a deux versions, papier et électronique, le contenu de la version papier étant identique à celui de la version électronique. Essachess est une revue à accès ouvert qui signifie que tout le contenu est librement disponible sans frais pour l’usager ou son institution. Les usagers sont autorisés à lire, télécharger, copier, distribuer, imprimer, chercher ou envoyer des liens vers les textes complets des articles sans demander l’autorisation préalable de l’éditeur ou l’auteur.

Ceci est en accord avec la définition BOAI de l’accès ouvert. Essachess a également reçu le label SHERPA/ROMEO. À l’origine de ce projet ainsi qu’à celui d’indexation de la revue dans les bases de données internationales est ma collègue, Mihaela Alexandra Tudor, la directrice de la rédaction qui a rejoint l’équipe en 2010. Elle s’est rapidement investie dans ces deux volets : le passage au numérique et l’indexation. La revue est maintenant référencée dans 14 bases de données internationales dont les plus prestigieuses SCOPUS ELSEVIER (l’équivalent de ISI Web of Sciences en Europe), ERIH+, la base de données de la Fondation Européenne pour la Science, etc.

Essachess ne produit pas seulement de la connaissance pour les SIC et pour d’autres domaines connexes, mais elle puise dans les univers académiques de plusieurs pays du monde (États-Unis, Australie, Inde, Japon, Chine, Tunisie, Liban, Russie, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Roumanie, Turquie, Algérie, Grande-Bretagne, etc.) Les articles en français et en anglais s’imposent comme un choix dans la politique scientifique de la revue (malgré la domination de l’anglais, nous restons fidèle à la préservation de l’héritage offert par les pays francophones et encourageons des contributions en français issues de ces pays).

Essachess est construite autour de trois rubriques : Dossier, Varia et Notes de lecture et parutions.

  • La rubrique Dossier comprend un dossier composé de 12, 13 articles sur des thématiques sélectionnées par le comité éditorial suite à la proposition des collègues réputés dans leur domaine/champ de recherche de France et de l’étranger.
  • La rubrique Varia comprend des articles hors dossier publiés après évaluation en double aveugle par deux membres du comité de lecture.
  • La rubrique Notes de lecture et parutions reflète également la diversité académique et intellectuelle de la revue.

Essachess a mis en place un processus d’évaluation des articles en plusieurs étapes, mais qui prend en considération de ne pas dépasser un délai maximum d’un an entre la soumission de l’article et sa publication suite à l’acceptation finale.

  • Les articles en français ou en anglais sont examinés par le comité de rédaction et les coordinateurs des dossiers thématiques afin d’évaluer s’ils correspondent au projet éditorial de la revue et au dossier thématique.
  • Dans l’affirmative, ils sont expertisés sous anonymat par deux experts extérieurs faisant partie du comité de lecture du numéro.
  • À la réception des deux avis, s’ils sont positifs, il sera demandé à l’auteur de faire les éventuelles révisions demandées par les évaluateurs dans leurs commentaires, de mettre, une fois les révisions faites, son texte en conformité avec la charte éditoriale et éthique de la revue ESSACHESS.
  • Tous les textes sont soumis à une révision linguistique. Tous les textes soumis doivent être inédits.

Essachess accorde une très grande importance au volet éthique. Elle ne tolère pas le plagiat. Une charte a été mise en place à cet effet : http://www.essachess.com/​index.php/​jcs/​about/​editorialPolicies#custom-3.

Quel est son rythme de diffusion ?[modifier]

Le régime de publication de la revue est de deux numéros par an, le 23 juillet et le 23 décembre. Son Comité Scientifique et son Comité de lecture, internationaux et composés de chercheurs de renom, sont les garants de sa qualité scientifique.

Quelles sont les principales thématiques de recherche que vous y développez ?[modifier]

La philosophie de Essachess est de publier des articles originaux dans le cadre des dossiers thématiques. Le choix des thématiques des dossiers repose principalement sur trois critères :

  • l’actualité du sujet,
  • sa portée internationale
  • et son originalité.

Plusieurs dossiers thématiques réunissant ces critères ont vu le jour et ont suscité un engouement de soumission et un grand intérêt non seulement en France, mais aussi à l’international :

  • la communication symbolique,
  • la dimension de genre dans les discours, organisations et pratiques médiatiques,
  • la communication de l’environnement,
  • le secret et la publicité en recherche en sciences sociales,
  • la communication et la mémoire,
  • la communication du sacré,
  • les médias sociaux et la liberté de la presse…

Ce dernier dossier est historique car il a réuni, pour la première fois, des chercheurs des trois grandes instituions qui veillent à la liberté de la presse : Reporters sans Frontières, Freedom House, et IREX. Il a été dirigé par les professeurs Lee Becker et Tudor Vlad de l’Université de Georgia (Etats-Unis).

Je ne peux pas ne pas citer ici le dossier le plus récént portant sur le l’imaginaire gustatif et alimentaire, dirigé par Jean-Jacques Boutaud et Stéphane Dufour. Un numéro qui incarne le « caractère même de la revue : privilégier la diversité des points de vue, valoriser leur complémentarité en sciences humaines, s’ouvrir à différentes sensibilités à l’international » (Boutaud, Dufour, 2015, p. 5, http://www.essachess.com/​index.php/​jcs/​article/​view/​314/​359).

Bref, les thématiques visent à refléter la grande variété de la recherche menée par les chercheurs en SIC et dans les domaines connexes dans tous les pays.

Quelle est votre stratégie de développement ?[modifier]

Préserver le caractère de la revue, réagir face à la révolution du numérique, continuer à œuvrer pour la qualité du contenu et pour l’augmentation de la visibilité et de l’impact des auteurs à travers notre engagement dans le processus de référencement dans les bases de données, continuer nos projets alternatifs de développement du réseau international de Essachess (l’organisation des colloques et des workshop internationaux, la participation aux programmes de recherche internationaux, etc.)


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  1. Bruno Chaudet, « La revue Essachess – Journal for Communication Studies », Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne], 8 | 2016, mis en ligne le 29 mars 2016, consulté le 08 septembre 2018. URL : http://journals.openedition.org/rfsic/1923 ; DOI : 10.4000/rfsic.1923.