Pères et Docteurs de l'Eglise

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Quelle différence entre un Père et un docteur de l’Église ?[modifier]

Angélique Provost | 03 septembre 2017

Nous fêtons ce 3 septembre saint Grégoire le Grand, père et docteur de l’Église. Cette immense figure est titulaire de deux distinctions qu’on l’on a souvent tendance à confondre.

L’Église attribue le titre de Père ou de docteur de l’Église aux hommes et aux femmes dont l’œuvre de réflexion et d’écriture a enrichi l’assemblée des chrétiens. Ainsi, il faut que les écrits, illuminés d’une foi profonde, aient contribué à faire rayonner l’Église. Les enseignements de ces hommes et ses femmes ne sont pas des dogmes à proprement parler, mais ils sont d’une justesse incontestable, à tel point qu’ils sont devenus partie intégrante de l’enseignement de l’Église.

Une distinction d’abord chronologique[modifier]

Le premier élément de distinction est chronologique : on ne peut appeler Pères de l’Église que des auteurs ayant vécu au plus tard jusqu’au XIIe siècle. Les docteurs viennent ensuite. Les Pères de l’Église appartiennent à l’Église des premiers siècles, dont ils ont gagné la paternité en mettant par écrit les fondements de la doctrine chrétienne, voire de la théologie. Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) est le dernier des Pères. On compte 61 Pères de l’Église jusqu’en l’an 450, puis 10 après cette date. Aucune femme ne figure parmi eux. Il existe enfin des Pères de l’Église propre aux orthodoxes, d’autres aux catholiques, et d’autres encore à l’Église d’Orient.

Les docteurs sont peu nombreux (36) et comportent des femmes (4). Ils ne peuvent, en aucune manière être des laïcs non consacrés. Ils sont considérés davantage comme des figures d’autorité et des témoins de la doctrine, à laquelle les pères ont contribué. Les docteurs sont généralement des figures plus récentes dans l’Histoire, mais rien n’interdit à l’Église d’attribuer ce titre à des personnalités de toutes les époques. Au delà de leurs œuvres théologiques, philosophiques ou littéraires, ce sont aussi des âmes consacrées à Dieu : tous sont saints.

Une figure, deux titres[modifier]

14 rares figures possèdent les deux titres : saint Cyrille de Jérusalem, saint Athanase d’Alexandrie, saint Ambroise de Milan, saint Basile de Césarée, saint Grégoire de Nazianze, saint Jean Chrysostome, saint Cyrille d’Alexandrie, saint Jérôme, saint Augustin d’Hippone, saint Léon le Grand, saint Jean Damascène, saint Grégoire le Grand, saint Isidore de Séville et saint Bernard de Clairvaux.

Bossuet vouait une grande admiration aux Pères de l’Église et ses conseils demeurent d’une grande actualité : « Quiconque, donc, veut devenir un habile théologien et un solide interprète (des Écritures), qu’il lise et relise les Pères. S’il trouve dans les modernes quelquefois plus de minuties, il trouvera très souvent dans un seul livre des Pères plus de cette première sève du christianisme, que dans beaucoup de volumes des interprètes nouveaux, et la substance qu’il y sucera des anciennes traditions le récompensera très abondamment de tout le temps qu’il aura donné à cette lecture. » (Bossuet, Défense de la Tradition et des saints Pères, 1763).