Qu'est-ce qu'un document numérique ?

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Catherine Muller

catherine.muller@enssib.fr

Responsable de médiation scientifique, conservateur des bibliothèques

enssibLab - enssib

Responsable de projet en architecture de l’information et de médiation scientifique pour enssibLab - cellule de recherche appliquée sur l’innovation numérique en bibliothèques - Catherine Muller identifie les acteurs clefs de l’innovation et analyse quels sont les impacts des transformations numériques sur l’avenir des bibliothèques pour les chercheurs en sciences de l’information et les professionnels des bibliothèques. A ce titre elle aborde dans Les billets d’enssibLab, qu’elle anime depuis 2013, le rôle des bibliothèques sur des problématiques actuelles communes aux bibliothécaires et aux chercheurs que sont l’avenir du livre numérique, les réseaux sociaux, la culture numérique, les Fablabs, les catalogues et le Web sémantique, les données de la recherche et les services aux chercheurs, l’open access, les humanités numériques, etc.

Titulaire d’un master de conception et d’intégration multimédia et riche de son expérience professionnelle de la documentation électronique au SCD de Nice et de webmaster au SCD de Lyon 3, Catherine Muller est particulièrement attentive aux enjeux de compétences liés à l’acquisition d’une culture numérique en bibliothèque. En 2011, elle initie avec le service informatique un projet d’étagère numérique dans le cadre d’un projet de recherche de l’enssib pour mettre en place une offre de livres numériques sur tablettes et liseuses à la bibliothèque et former bibliothécaires et usagers. A ce titre, elle anime régulièrement des formations pour la profession sur le livre numérique en bibliothèques.

Publications et productions

  • Interfaces documentaires innovantes , I2D – Information, données & documents 3/2015 (Volume 52), ADBS.
  • Critique BBF : « Le livre numérique en bibliothèque : état des lieux et perspectives », BBF 7/ 2015.
  • La visualisation des données de prêt en bibliothèque : la plateforme Prévu de Paris 8, Thatcamp Humanités numériques, Paris 2015.
  • Panorama 2015 lecture numérique et terminaux mobiles en bibliothèques, stage de formation continue enssib, 2015.
  • Pôle Document numérique, pôle de référence documentaire enssib, 2015
  • Étude et repérages sur les interfaces documentaires innovantes, étude enssibLab réalisée en partenariat avec le réseau des BM de Grenoble, 2014.
  • Tour d’horizon BBF : «  7e journée sur le livre électronique (Couperin) : Livre électronique et open access » Paris, 2014.
  • Tour d’horizon BBF : « Humanités numériques et bibliothèques », Thatcamp Humanités numériques, Saint-Malo 2013 ?
  • L'étagère numérique : pour un nouveau service de lecture numérique en bibliothèques, stage de formation continue enssib, 2012.
  • Dispositifs de lecture numérique sur tablettes et liseuses : guide de téléchargement, enssib, 2011.
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Qu’est-ce qu’un document numérique au 21è siècle ? Exercice de repérages

29/11/2017 Catherine Muller Laisser un commentaire

En entrant dans l’ère du numérique, le document a connu un grand nombre de mutations qui se sont traduites au cours de ces trente dernières années par une transformation de son rapport à la technique, l’apparition d’enjeux de société inédits et l’explosion de nouveaux métiers sur le marché de l’emploi.

En passant d’une logique de stock à une logique de flux, Les technologies de gestion documentaire traitent le document dans un ensemble où il est en relation avec d’autres documents : l’information dont il est porteur en termes de métadonnées sur lui-même devient centrale et indispensable à la navigation sur le Web, au-delà ou indépendamment de l’intérêt de son contenu.

La dimension sociale du document est devenue prépondérante à l’heure de la sociabilité connectée et de la recommandation sociale. Les conditions de production et de circulation du document dans la société et la culture sont marquées par une complète recomposition de l’écosystème documentaire en termes d’édition, d’usages de lecture et d’écriture, d’acteurs, de modèles économiques et de cadre politique et législatif.

Pour finir, toutes ces mutations ont eu des répercussions considérables sur le marché des métiers documentaires. L’émergence de nouvelles compétences nécessaires à la maîtrise de la culture numérique s’est traduite par l’apparition de nouveaux métiers dans la documentation numérique.

Exercice de repérages en trois boucles.[modifier]

1- Le document numérique au cœur de l’information scientifique et technique[modifier]

Toutefois, ainsi que le dit avec beaucoup de bon sens Olivier Le Deuff dans La documentation dans le numérique[1]le document numérique n’est pas né d’hier et la documentation – telle qu’elle s’est constituée comme discipline scientifique à la la fin du XIXè et dont Paul Otlet fut un des ardents militants – ne disparaît pas avec le numérique et encore moins avec le Web. Le numérique ne constitue pas une rupture totale avec des pratiques anciennes. À l’inverse, le document numérique s’inscrit dans un cycle et une longue tradition documentaire, dont l’héritage renouvelé au sein des environnements numériques donne lieu à de nouvelles pratiques documentaires et à de nouveaux défis pour la documentation.

Pour autant, cette continuité à l’œuvre depuis le « documentum » latin jusqu’au document numérique et au Web de données, pour citer deux références majeures sur le document numérique, Le document à la lumière du numérique du collectif R.Pédauque[2], et Vu, Lu, Su de Jean-Michel Salaün[3], ne doit pas minimiser les nombreuses modélisations et mutations que connaît le document traditionnel à l’ère numérique avec les nouveaux formats de mise à disposition de l’information sur les réseaux. Depuis l’invention de l’hypertexte qui va révolutionner le document, jusqu’à l’invention du Web par Tim Berners-Lee en 1989, qui préfigure quelques années plus tard le Web de données, on assiste à de profondes transformations dans l’économie documentaire. Sans les citer toutes, entre autres bouleversements majeurs, la séparation de la mise en forme et du contenu qui caractérise le document numérique et qui va de pair avec la disparition du concept d’auto-portage dès lors que le document en lui-même est séparé du support de lecture[4]. Mais la transformation majeure qui va révolutionner l’histoire documentaire à l’heure du Web sémantique vient de la métamorphose du document en pure donnée informationnelle, ressource localisée, elle-même renseignée par des métadonnées et définie par un système d’adressage, les URI[5], qui la relie à un gigantesque réseau informationnel. Le document numérique se constitue ainsi comme un ensemble de signaux dans un vaste flux : il n’est plus seulement « un objet, mais un nœud ou tête de réseau » qui permet de basculer d’un document à l’autre, voire de l’hypertexte à l’hyper-objet, à l’ère de l’internet des objets. À la manière d’un matériau conducteur, il se charge d’une nouvelle fonction de transmission et de circulation de l’information à travers le réseau que constitue la Toile. D’un matériel destiné à un lecteur humain, il devient un enjeu pour l’usage des « robots lecteurs » qui vont « extraire la connaissance ».»[6]

À travers ces changements de normes et de standards, de supports, de modalités de publication, de mécanismes de visibilité, d’accessibilité à l’information et de circulation des contenus, c’est l’ensemble de notre rapport au savoir qui se trouve remis en question.

Qu’est-ce qu’un document numérique ?[modifier]

Depuis maintenant 30 ans, le document numérique est un objet fédérateur de recherche en sciences de l’information : au cœur de l’informatique et des dites « Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication » apparues dans les années 90, il est une des problématiques récurrentes de l’IST[7]traitée par les professionnels de l’information sous différentes facettes : construction, description, pérennisation[8], indexation, évaluation[9], recherche. La transformation du paysage informationnel à l’ère du Web de données réactualise aujourd’hui encore l’interrogation sur la nature même du document numérique : Qu’est-ce qu’un document numérique ? Quelles en sont les frontières constitutives ? Ce qui le structurait dans ses aspects techniques et sémantiques ne l’apparente-t-il pas moins aujourd’hui au document qu’à une pièce de ce gigantesque ensemble de données ?[10]

Ainsi que l’analysent Jean-Michel Salaün[11] ou encore Alexandre Monin[12], le XXIe siècle consacre la transformation du document en pure donnée informationnelle, ressource définie par une adresse fixe, l’URI ou « uniform resource identifier « , cet identifiant qui inverse la logique classique de « documentarisation« [13]. Le savoir ne se construit plus en référence aux documents qui le constituent, mais se réinterprète sans cesse à la volée dans le système computationnel en fonction des ressources disponibles, décodées par le langage des machines, ainsi que des données qui lui sont liées. Comme l’observe Hervé le Crosnier, « d’un matériel destiné à un lecteur humain, le document numérique devient un enjeu pour l’usage des « robots lecteurs » qui vont « extraire la connaissance ».»[14]

Bibliothèques numériques[modifier]

Outils de structuration, de signalement et d’accès au document numérique, les bibliothèques numériques occupent une place privilégiée au cœur du système documentaire et des technologies de gestion de l’information[15]. Les politiques en matière d’information scientifique et technique leur accordent depuis les années 2000 un rôle stratégique, notamment dans la diffusion et le libre accès au patrimoine culturel et scientifique. Par leur capacité à agréger et fédérer l’accès au document numérique, la bibliothèque numérique garantit l’accès à l’information scientifique, contribue à l’ouverture des données de la recherche et participe à l’édition scientifique : qu’elle fédère la production de corpus numérique scientifique ou patrimonial, l’archivage de publications de recherche ou encore l’accès unifié aux ressources électroniques de la bibliothèque. La construction des bibliothèques numériques va de pair avec la mise en œuvre de politiques documentaires adaptées, orchestrées au niveau national par des dispositifs de soutien pour accompagner la mutation numérique et l’offre documentaire des bibliothèques : la Bibliothèque Scientifique Numérique (BSN), qui aujourd’hui « structure le paysage de l’IST en France », pour les bibliothèques de l’Enseignement supérieur et les Bibliothèques Numériques de Référence (BNR) pour les bibliothèques publiques.

Politique documentaire du document numérique[modifier]

À la fois chef d’orchestre et clef de voûte de l’organisation des collections numériques, les politiques documentaires des bibliothèques à l’heure d’internet[16] assurent au corpus numérique son intelligibilité documentaire. Intelligibilité d’autant plus cruciale pour les bibliothèques que l’intégration des ressources numériques à la politique documentaire ne va pas de soi[17] : à la difficulté sémantique de définir le périmètre dématérialisé – tour à tour qualifié de ressources numériques, documentation électronique, bibliothèque numérique ou encore services en ligne – s’ajoute la pluralité des procédures économiques, juridiques et de formation professionnelle en jeu, des modalités d’acquisition, de signalement, de conservation et d’évaluation, jusqu’à la formation des bibliothécaires à la médiation numérique et la formation des usagers. Une définition extensive, utilisée particulièrement dans les universités, considère la politique documentaire comme l’ensemble des objectifs et processus pilotant la gestion de l’information, incluant non seulement les activités des bibliothèques, mais aussi la formation des étudiants à la maîtrise de l’information[18] et aux pratiques documentaires numériques à l’université ainsi que les flux eux-mêmes des ressources documentaires qui irriguent les composantes universitaires, sous la qualification initiale de « documentation électronique« .

2- Document numérique et société[modifier]

Ainsi que l’a bien montré le cycle de conférences Document numérique et Société[19] initié en 2006 par Ghislaine Chartron et Évelyne Boudroux, ces changements ne se traduisent pas seulement en termes technologiques. Ils engendrent des ruptures dans les pratiques documentaires et des évolutions tout autant sémantiques que politiques et sociales. L’entrée du document numérique dans l’ère de la sociabilité connectée a des répercussions de taille sur l’économie du document numérique. Comme l’explique Hervé Le Crosnier, « en passant par l’appareillage technique de la numérisation, le document change de fonctions. D’outil d’inscription des connaissances et des informations, enfermé dans son support matériel, il devient un outil pour communiquer, constituer des groupes et des réseaux. Les documents numériques en réseau deviennent des « informations en concurrence » sur une gigantesque « économie de l’attention ».»[20] Avec les capacités de calcul du Web sémantique qui ouvrent la voie à la réinterprétation des données et à des applications inédites[21], le document est reconstruit à la demande et se transforme en un ensemble de pièces éparses ré-agencées à la volée. En définitive, c’est la « territorialité » du document, et avec elle la notion même de « propriété intellectuelle », qui est totalement revisitée : blogs, vidéos courtes, storify, tweets, mélanges de contenus audio ou vidéo (« mashups »), on assiste pour tout ou partie à une déconstruction – reconstruction ou co-construction – du contenu documentaire lui-même, au bénéfice du « néo-document »[22] et la constitution d’un nouveau contrat de lecture avec l’internaute. « Aujourd’hui, on feuillette, on navigue, on consulte, on recherche, on copie/colle sur le Web plutôt qu’on ne concentre son attention sur un texte long »[23]. Mais cette « redocumentarisation« [24] en chaîne véhiculée par la nouvelle économie du Web et relayée par les leaders d’opinion sur les réseaux sociaux, n’est pas sans paradoxe : la reproductibilité, devenue la nouvelle donne du document numérique avec la citabilité et la maniabilité de la donnée, joue autant en faveur de l’accès et la transmission au document qu’à sa remise en cause. Les modèles juridiques traditionnels ne sont plus adaptés à ces nouvelles situations. Comment concilier dans le même temps les droits patrimoniaux, la rémunération des auteurs et la diffusion des documents numériques ? La solution tient-elle dans l’assouplissement de la législation sur le droit d’auteur et l’adoption de licences sous Creatives commons qui autorisent la diffusion du document sous certaines conditions ? Ou au contraire dans le renforcement du cadre législatif et du contrôle politique du Web ? Ce sont bien là tous les enjeux politiques du document numérique : comment résoudre les tensions nées de l’émérgence de nouvelles pratiques culturelles, de la recherche de modèles économiques viables et de la rénovation pressante du cadre juridique ?

Recherche, pratiques et usages du document numérique[modifier]

Les pratiques culturelles du document et les usages de lecture qui en sont faits dans l’environnement numérique ont considérablement évolué depuis 20 ans à l’heure de la sociabilité connectée, de la recommandation sociale et des interfaces de navigation mobiles. Replacer l’essor du document numérique dans le contexte sociétal permet d’analyser les transformations qui ont touché l’ensemble des dimensions culturelles, économiques, politiques et juridiques du document, en particulier le cycle de production éditoriale du document numérique, et les modalités de recherche de l’information et du document avec une situation de monopole du moteur de recherche Google. De la chaîne de production, de diffusion à la réception du document, de l’offre éditoriale aux usages du document numérique, c’est toute la dynamique d’édition et de circulation du document dans la société qui est bouleversée[25]. Le numérique remodèle l’ensemble du processus de production du savoir, de validation des contenus et de diffusion des connaissances. Au point que le concept « d’éditorialisation » remplace celui d’édition pour désigner ce nouveau processus qui fait interagir des contenus, un environnement technique, des formats et des pratiques collaboratives.

Cette dimension sociale du document numérique permet de rendre compte à la fois des pratiques culturelles et des nouveaux usages de lecture du document numérique. On assiste en effet depuis les deux dernières décennies à l’apparition de nouveaux modes de consommation, moins passifs et plus interactifs, des biens culturels numériques. De nouvelles pratiques éditoriales dites « sociales » contribuent à changer la donne du document en tant que vecteur de contenu et objet de médiation. De nouvelles modalités de production et de traitement de contenus numériques viennent renforcer le rôle éditorial dans la recherche d’information, la communication des ressources, la construction et la présentation des collections jusqu’à la mise à disposition des archives numériques. Les genres éditoriaux en sont renouvelés et le paysage documentaire et informationnel entièrement recomposé. L’internaute connecté, cybernautes, « tablonautes » ou autres « mobinautes », est devenu tout autant lecteur, éditeur, médiateur, voire même producteur de contenu. Écriture collaborative, wikis, indexation sociale, auto-édition, auto-publication, blog, web-journalisme, partage sur les réseaux sociaux, les usagers sont devenus un acteur central dans le cycle de vie du document numérique en entrant de plain-pied dans l’âge du web social 2.0, gigantesque plateforme participative qui autorise la pratique du Read/write Book[26], pour citer la formule de Marin Dacos, autrement dit la double possibilité de publier et de converser entre internautes pour « redocumentariser »[27] les contenus à l’infini.

Quels enjeux politiques et juridiques pour le document numérique ?[modifier]

Le document numérique soulève des enjeux de société majeurs en bouleversant la régulation des mécanismes financiers, juridiques et politiques de la nouvelle économie numérique. Les impacts de ces nouveaux rapports de force sont décisifs sur les stratégies des nombreux acteurs de l’écosystème : producteurs de contenus industriels et institutionnels, auteurs, éditeurs, libraires, chercheurs, bibliothécaires sans oublier les lecteurs et leur droit d’accéder au document numérique « sans entrave ». Dans un contexte où apparaissent des opportunités inédites de production et de diffusion de l’information et où les investissements associés au Web de données et aux bibliothèques numériques sont de plus en plus lourds, les autorités et les équilibres établis sont en effet sérieusement remis en cause. Les documents numériques en réseau deviennent des « informations en concurrence » sur une gigantesque « économie de l’attention ». Les médias d’un côté, et les systèmes de recherche de l’autre deviennent les éléments majeurs de cette nouvelle architecture. L’autorité de l’auteur s’en trouve profondément modifiée, notamment parce qu’il peut « s’autoriser de lui-même » en publiant directement sur le web. La lecture devient « active » et sociale, mélange d’intégration personnelle des connaissances et des informations du document et de travail de reprise, remixage, et rediffusion. Dans cette nouvelle partition des rôles, les enjeux politiques du document numérique[28] sont doubles : ils engagent aussi bien une reconfiguration des politiques et des autorités sur les contenus, illustrée entre autres par la position des chercheurs en faveur de l’open access, le libre accès aux résultats de la recherche, que l’intervention des acteurs politiques dans la sphère des données et des informations numériques, par exemple sur la question de l’open data pour l’ouverture des données de la recherche.

Économie du document numérique[modifier]

D’une part les circuits traditionnels de production-diffusion des industries culturelles sont bouleversés par les nouveaux modes sociaux – parfois concurrentiels – d’échanges de produits documentaires et de création de services à forte valeur ajoutée où les usagers s’impliquent dans la constitution d’espaces collectifs, dont l’encyclopédie Wikipedia constitue la figure emblématique. Mais la distinction floue entre amateur et professionnel dans la production de contenu n’est pas le seul facteur de bouleversement des industries culturelles. La baisse du coût de production ajoutée à l’abondance des contenus numériques ont des répercussions de taille sur la viabilité du ou des modèles économiques à inventer : Comment créer une économie autour de l’immatériel ? Comment rémunérer les créateurs et autres participants de cette restitution numérique des connaissances ? Est-il possible de créer une économie sur cette abondance ? Ainsi que le souligne entre autres la sociologue Danah Boyd, « Le pouvoir n’est plus entre les mains de ceux qui contrôlent les canaux de distribution, mais de ceux qui contrôlent les ressources limitées de l’attention». L’attention, ressource rare, devient