Sainte Edith Stein -Thérèse Béatrice de la Croix

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“DE LA QUÊTE DE LA VÉRITÉ À LA SCIENCE DE LA CROIX.”[modifier]

Vie et Message de Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, Edith Stein

Le 1er octobre 1999, Jean-Paul II proclamait trois femmes co-patronnes de l’Europe ; ainsi Brigitte de Suéde, Catherine de Sienne et Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein) rejoignait Benoît, Cyrille et Méthode.


Je vais vous présenter aujourd’hui la vie et la pensée d’Edith Stein. Au cours de l’homélie de la béatification qui eut lieu à Cologne, le 1er mai 1987, le Pape Jean-Paul II prononça ces paroles :

« Nous accueillons aujourd’hui avec une profonde vénération et une sainte joie parmi les Bienheureux et les Bienheureuses, Edith Stein, juive, philosophe, chrétienne, religieuse et martyre. […] L’Église nous présente Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix comme exemple de marche héroïque à la suite du Christ pour que nous la vénérions et que nous l’imitions. » [1]

Celle que l’Église nous présente ainsi, se révèle être un cadeau merveilleux, un don gratuit et discret que le Dieu-Trinité nous offre en ces temps qui sont les nôtres. La vie d’Edith Stein fut une recherche humble et constante de la vérité ; une vérité conçue comme un principe de vie qu’elle cherche à saisir. Mais elle découvre soudain que cette vérité, c’est Quelqu’un ; Quelqu’un qui est « Chemin, Vérité et Vie » (Jn 14,6). Saisie au plus profond d’elle même, au foyer de son être, elle se laisse emporter par Lui et marche à sa suite jusqu’à la Croix pour recevoir de Lui la plénitude de Vie.

Son existence est marquée par des ruptures qui semblent être parfois des oppositions : juive et chrétienne, philosophe et religieuse… Cependant nous pouvons y découvrir, dans la foi, la totale liberté d’une créature face à son Créateur. Cette découverte nous conduira à l’action de grâce émerveillée pour l’œuvre de Dieu manifestée dans la vie d’Edith Stein et pourra peut-être nous inviter à un autre regard sur notre propre vie.

Nous allons présenter l’itinéraire singulier de sa pensée et de sa vie en suivant les quatre titres évoqués par le Saint Père : juive (1891-1913), philosophe (1913-1921), chrétienne (1921- 1933) et religieuse (1933-1942). Précisons tout de suite que ce découpage est de type pédagogique ; il ne s’agit pas là d’étapes successives mais d’un enrichissement constant de son être. En devenant religieuse, Edith Stein ne cesse pas d’être juive ; en recevant le baptême, elle continue de penser en phénoménologue. Il s’est accompli en elle une profonde unité de son être qui a fait dire à Edmund Husserl le jour de sa prise d’habit : « En elle tout est authentique. » [2] C’est vers cette authenticité de l’être qu’elle veut mener ceux qui s’approchent d’elle.

Avant de parcourir les quatre grandes étapes de son itinéraire, faisons nôtre cette recommandation d’Edith Stein : « Si nous nous approchions des grandes figures disparues avec une âme de désir, un peu du feu qui consuma leur vie passerait bientôt dans la nôtre. » [3]



EDITH, UNE ENFANT JUIVE, 1891 – 1913.[modifier]

C’est à Breslau, dans la province de Silésie, centre économique et culturel de l’est de l’Allemagne, que vivent Siegfried Stein et son épouse Augusta Courant. Ils appartiennent tous deux à des familles juives pratiquantes, bien intégrées dans la société où ils vivent. Le 12 octobre 1891, Augusta Stein met au monde son onzième et dernier enfant (quatre sont morts en bas âge). Mais ce n’est pas un jour comme les autres ; en effet ce jour-là, la communauté juive célèbre Yom Kippour, jour de jeûne et de pénitence, durant lequel le peuple élu exprime sa vive conscience d’être pécheur et sa foi en un Dieu qui pardonne. Madame Stein qui est « une vraie mère juive » [4] verra dans cette “coïncidence” un don du Très Haut et vouera à Edith une affection particulière. [5]

Edith n’a pas deux ans, quand son père meurt d’une insolation. Mme Stein reprend alors le commerce de bois et donne à ses enfants une éducation stricte dans le respect du Saint Nom. « Chez nous, racontait Sœur Thérèse-Bénédicte, on ne parlait pas beaucoup d’éducation. Nous autres, enfants, nous n’avions qu’à regarder notre mère, vrai miroir de vertu. Cette Juive, craignant Dieu, ne cherchait à inculquer au cœur de ses enfants qu’une seule chose : l’horreur du péché. Quand la mère disait : “Cela est un péché”, tous savaient qu’elle voulait désigner par là, le concept de ce qui est laid et indigne de l’homme. » [6]

« Durant nos années d’enfance, la plus grande simplicité régnait encore en ce qui concernait le logement, la nourriture et les vêtements mais nous n’avons jamais eu le sentiment d’être pauvres. Nous voyions notre mère travailler dur du matin au soir et cela rendait tout naturel le fait de ne pas exprimer de désirs excessifs. » [7]. Edith gardera toute sa vie ce goût des choses simples, une grande modestie dans sa manière d’être et de vivre.

Très tôt, la petite dernière de la famille fait preuve à la fois d’une grande intelligence et d’une profonde intériorité. Parce qu’elle est secrète et comme absorbée dans une réflexion intense, ses frères et sœurs la surnomment « le livre aux sept sceaux ». [8]

Elle écrit dans ses souvenirs d’enfance, Vie d’une Famille Juive, quelques confidences dont la clarté évite les commentaires : « La seule présence [de ma mère] dissipait chez moi toute douleur et toute souffrance. […] Malgré ce lien profond, ma mère ne fut jamais ma confidente, pas plus que personne d’autre d’ailleurs. [9]

« Il y avait cependant un monde caché au plus profond de moi. Ce que je voyais et entendais au cours de la journée y était comme assimilé et médité. » [10]

« J’écoutais tout ce qu’on me disait et je laissais ensuite l’affaire tomber d’elle-même. Je ne pouvais pas agir tant qu’une impulsion intérieure n’était pas présente. Les décisions surgissaient d’une profondeur que je ne connaissais pas moi-même. Lorsqu’une de ces décisions était une fois apparue au grand jour dans ma conscience et avait pris une forme définie dans ma pensée, je ne me laissais plus arrêter par rien. » [11]

Le suicide successif de deux de ses oncles lorsqu’elle a dix ans est une expérience douloureuse. Il semble que le rituel juif ne lui ait pas apporté la consolation nécessaire, ni l’espérance pour vivre cette épreuve d’un double deuil. [12] Comme ses frères et sœurs, elle s’éloigne peu à peu de la foi de ses pères. A 15 ans, elle interrompt ses études et part vivre quelques mois chez sa sœur Else, à Hambourg. Edith est un être de droiture et de vérité. Elle ne peut faire semblant... A son retour, elle affirme simplement : « C’est là que, de manière très consciente et délibérée, j’ai perdu l’habitude de prier. » [13] « J’ai perdu la foi de mon enfance. » [14]

Augusta Stein, tout en éprouvant de la souffrance en voyant ses enfants s’éloigner de la foi et de la pratique juives, les respectait trop pour les contraindre. C’est par le seul témoignage de sa vie de prière et de charité qu’elle les interpellera.

Edith reprend ses études. Après son baccalauréat, elle entreprend à l’université de Breslau des études de psychologie ; elle est profondément déçue : « Cette science en était encore à ses premiers balbutiements, il lui manquait encore le fondement indispensable de concepts de base clarifiés et elle n’était pas elle-même en mesure de se forger ses concepts. » [15]

Mme Stein fera preuve d’un total oubli de soi quand sa petite dernière lui demandera alors d’aller suivre des cours de philosophie à Göttingen.

DOCTEUR E. STEIN, UNE PHILOSOPHE EN QUÊTE DE VÉRITÉ, 1913 – 1921[modifier]

Edith cesse de croire et de prier, mais elle demeure en quête de la vérité. Sa réflexion se poursuit, inlassablement. Ne dit-elle pas : « Ma seule prière était ma soif de la vérité. » [16]

Elle découvre alors les Recherches Logiques d’Edmond Husserl, le fondateur de la phénoménologie. Edith est frappée de voir que la démarche du philosophe est un regard simple sur les choses pour y découvrir la vérité qui les habite. Il s’agit d’observer puis de décrire les “phénomènes” pour parvenir à la reconnaissance d’un essentiel qui permet, par “intuition”, de reconnaître la vérité profonde des choses, dans un respect total de ce qu’elles sont en elles-mêmes. La devise de Husserl était : « aller aux choses elles-mêmes (Zu der Sachen selbst) ». Cette démarche séduit Edith car elle correspond à ce qu’elle porte en elle. Elle écrira : « Si ce que j’avais appris jusque là sur la phénoménologie me fascinait tellement, c’était parce qu’elle consistait spécifiquement en ce travail de clarification et qu’on s’y forgeait soi-même dès le début les outils intellectuels dont on avait besoin. » [17]

Il ne s’agit pas seulement d’un exercice universitaire et intellectuel, mais d’une pratique qui saisit la totalité de la personne : « De Husserl, il faut dire que sa façon de guider le regard vers les choses elles-mêmes et d’éduquer à les saisir intellectuellement en toute rigueur et à les décrire d’une manière sobre, fidèle et consciencieuse, a libéré ses élèves de tout arbitraire et de toute fatuité dans la connaissance et a conduit à une attitude cognitive simple, soumise à l’objet et de ce fait humble. [Cette méthode conduit] aussi à se libérer des préjugés, à se désentraver de ce qui rendrait insensible à des intuitions nouvelles. » [18]

Edith prépare alors une thèse de doctorat sur l’Einfühlung [19] qui aborde la question de la perception intuitive par sympathie permettant à une rencontre interpersonnelle de se réaliser en vérité. Ce travail sera difficile et Edith, confrontée à ses limites, tombe dans une profonde dépression, songeant même au suicide. « Mon travail m’entraîna progressivement dans un véritable désespoir. […] Je ne pouvais plus traverser la rue sans souhaiter qu’une voiture m’écrase. Et si je faisais une excursion, je me mettais à espérer tomber dans un précipice et ne pas en sortir vivante. »

[20] C’est l’amitié d’Adolf et d’Anna Reinach qui l’aide à dépasser cette crise. « Après ces deux visites chez Reinach, j’avais l’impression d’avoir vécu une nouvelle naissance. Tout dégoût de la vie avait disparu. » [21]

En 1915, tandis que la guerre fait rage, elle décide d’interrompre ses études par solidarité avec ses amis étudiants qui sont au front. Elle s’engage dans la Croix Rouge et doit s’occuper de malades dont elle ne connaît pas la langue. Elle est alors confrontée à l’impossibilité de

communiquer et à la mort. Elle fait une expérience qui la marque à jamais, rangeant les affaires d’un soldat décédé, elle trouve une prière qui lui avait été donnée par son épouse. Elle écrit : « Cela m’atteignit au plus profond de moi-même : ce ne fut qu’à ce moment-là que je réalisai ce que cette mort pouvait représenter sur le plan humain. » [22]

C’est forte de ce vécu qu’elle pourra poursuivre son travail sur l’Einfühlung et qu’elle pourra, quinze ans plus tard, contester les analyses de Martin Heidegger en affirmant : « Quiconque a assisté à une agonie, ne pourra plus jamais croire à un anonyme “on meurt”. » [23]

C’est aussi l’époque d’une déception amoureuse : le philosophe polonais Roman Ingarden la considère comme une amie mais ne répond pas à son amour.

Le 3 août 1916, elle obtient son doctorat en Philosophie avec la mention suprême “summa cum laude”. La phénoménologie est “sa langue maternelle” ; elle devient la collaboratrice du “cher Maître” Husserl, mais au bout de deux ans, pour diverses raisons, elle donnera sa démission. Cependant, toute sa vie, Edith restera fidèle à l’ascèse rigoureuse de cette démarche de connaissance qui conduit au respect des choses, et donc des êtres, par une attitude existentielle et intellectuelle de “chasteté” à l’égard de tout le créer.

Durant l’été 1913, Edith se rend à Francfort avec son amie Pauline Reinach, sœur d’Adolf, pour admirer l’Athéna de Myron à l’Institut Liebig. Mais Edith vivra là une expérience étonnante qu’elle rapporte dans ses souvenirs : « Nous sommes entrées pour quelques minutes dans la cathédrale et, pendant que nous nous tenions là dans un silence respectueux, une femme est entrée avec son panier à provisions et s’est agenouillée sur un banc pour une courte prière. C’était pour moi quelque chose de tout à fait nouveau. Dans les synagogues et les temples protestants que j’avais fréquentés, on ne venait que pour les services divins. Mais là, quelqu’un venait, au beau milieu de ses occupations quotidiennes, dans l’église déserte comme pour un entretien intime. Je n’ai jamais pu l’oublier. » [24]

Elle était mise, sans le savoir, en présence du mystère de la “présence réelleˮ. Ce sera comme une pierre d’attente qui s’épanouira ultérieurement.

Sa rencontre avec des phénoménologues comme Max Scheler, Adolf Reinach, Hans- Théodor Conrad, Hedwig Martius l’oblige à reprendre la question de Dieu mais ce n’est encore qu’une approche raisonnée. « Je fus ainsi mise pour la première fois en contact avec cet univers qui m’était jusque-là totalement inconnu. Cela ne me conduisit pas encore à la foi. Mais [la pensée de Scheler] ouvrit pour moi un domaine de « phénomènes » devant lesquels désormais je ne pouvais plus passer en aveugle. » [25]

C’est alors que son ami Adolf Reinach meurt au front le 16 novembre 1917. Devant aider la jeune veuve Anna à classer les papiers du défunt, Edith appréhende de la trouver très abattue. Mais l’inattendu se produit : Mme Reinach la reçoit affermie dans la foi et fortifiée par l’espérance. Edith est bouleversée. Aucune parole directe d’Edith ne nous est parvenue sur cette rencontre, mais il est indéniable, que ce fut pour elle une expérience radicale qui se constitua comme l’expérience centrale de sa vie et comme clé de compréhension de toute son existence. C’est là que s’enracine son christocentrisme pratique. C’est le moment décisif où Edith découvre la force de vie que le Christ Jésus offre par sa croix. C’est dans cette expérience vitale que s’enracine toute sa “Science de la Croix”. Mais la compréhension de ce qu’elle vient de vivre demandera une longue et profonde maturation.

Son état d'âme de l’époque transparaît dans son travail philosophique sur la Causalité Psychique, qui sera publié en 1922 : « Je peux désirer ardemment la foi religieuse, y tendre de toutes mes forces et elle ne m'est pas nécessairement donnée. » [26]. Elle poursuit : « Un athée convaincu découvre dans un événement religieux l'existence de Dieu. Il ne peut pas se dérober à la foi mais il ne se place pas sur le terrain de la foi, il ne la laisse pas devenir agissante en lui, il reste imperturbablement fidèle à sa “conception scientifique du monde” (wissenschaftlichen Weltanschauung), qui serait détruite par la foi intégrale... » [27]

Travaillée par la Grâce, Edith ne comprend pas ce qui se passe en elle. Elle écrit en repensant à cette époque : « Ma santé était à cette période vraiment mauvaise, sans doute à la suite des combats intérieurs que j’endurais, dans le plus grand secret et sans l’aide de personne. » [28]. Au cours du mois de juin 1921, alors qu’elle se trouve chez son amie la philosophe Edwig Conrad- Martius, elle lit l’autobiographie de Sainte Thérèse d’Avila. A travers les mots de Thérèse, Edith se trouve face à une expérience, un itinéraire personnel, un chemin de vérité et d'intériorité, et non pas face à une théorie. En dévoilant son monde intérieur avec simplicité et vérité, Thérèse permet à Edith de comprendre ce qui se passe en elle et de découvrir la vérité de son être : être créé qui n'est en vérité que lorsqu'il se situe humblement devant son Dieu. Elle voit que cette vérité qu'elle cherche passionnément, c'est Quelqu'un : le Christ Jésus. « Je rencontre dans mon être, un autre Être qui n’est pas le mien, mais qui est le support et le fondement du mien en soi inconsistant et instable. Au fond de mon être, là où je me rencontre moi-même, je puis, par la foi, reconnaître l’être éternel. » [29]

Elle a été impressionnée, tant au niveau affectif qu'au niveau cognitif, par l'authenticité et la simplicité de Thérèse de Jésus. Si elle n'a rien voulu dire sur ce qui s'est passé cette nuit-là, les sentiments qui l'ont alors animée transparaissent dans ses écrits sur sainte Thérèse d’Avila : « La force de son langage, la sincérité et la simplicité de son style ouvrent les coeurs et y portent la vie divine. Le nombre de ceux qui lui doivent d’avoir trouvé le chemin de la Lumière ne sera connu qu’au jour du jugement dernier. » [30]

Présentant le livre de la Vida, elle écrira : « A côté des Confessions de saint Augustin, il n'y a certainement pas de livre de la littérature universelle qui, comme celui là, porte le sceau de la véracité, qui, aussi inexorablement, éclaire les plis secrets de notre âme et qui donne un témoignage aussi émouvant des “miséricordes de Dieu.” » [31]

Edith décide alors de recevoir le baptême dans l’Église catholique.

UN TÉMOIGNAGE DE VIE PAR LE SILENCE ET L’ENSEIGNEMENT, 1922 – 1933[modifier]

Le 1er janvier 1922, Edith Stein, venant du judaïsme, reçoit le baptême dans l’église de Bergzabern ; elle a pour marraine, Edwig Conrad-Martius qui est protestante et elle prend le nom de Thérèse par reconnaissance envers la Sainte espagnole. Edith prévient sa sœur Erna et lui demande de l’annoncer à leur mère. [32] Malgré la profonde affection qui les unit, un abîme d’incompréhension se creuse entre Edith et sa mère. Pourtant, en entrant dans l’Église catholique, Edith n’a jamais voulu rejeter, ni renier ses origines juives. Au contraire elle les revendique d’une certaine façon : « J’avais cessé de pratiquer ma religion à l’âge de quatorze ans. Je ne me sentis à nouveau juive, qu’une fois renoués mes liens avec Dieu. » [33]

Edith a le désir de se consacrer totalement au Christ. Son directeur spirituel, perçoit ses dons pédagogiques et intellectuels et comprend qu’une entrée dans la vie religieuse serait un second coup terrible porté à Madame Stein ; pour ces deux raisons, il ne lui permet pas de répondre à son désir. Avec docilité et obéissance, elle se soumet à celui qui la guide mais elle mènera dans le monde une vie de simplicité, de silence, de pauvreté et de recueillement qui n’aura rien à envier à une vie claustrale. Elle devient enseignante chez les Dominicaines de Spire. A la demande du père Erich Przywara, elle effectue également des traductions de Thomas d’Aquin et du Cardinal Newman. Peu à peu elle donne de nombreuses conférences sur le thème de l’éducation et de la femme, tout en poursuivant sa recherche philosophique et théologique. Au milieu de ses diverses activités, Edith Stein reprend souffle dans le silence et la liturgie de l’Abbaye de Beuron, dont l’abbé Dom Raphael Walzer devient son conseiller spirituel.

Elle a fortement conscience de n’être qu’un instrument : « Il faut que l’on se considère entièrement comme un instrument ; et spécialement que l’on regarde les forces avec lesquelles on doit travailler – dans notre cas l’intelligence – comme quelque chose dont nous ne nous servons pas nous-mêmes, mais dont Dieu se sert en nous. » [34]

Toute absorbée en Dieu, entièrement disponible à sa volonté et par là même dans un état de disponibilité totale aux autres, Edith impressionne profondément ceux qui la rencontrent. Ainsi, deux anciennes élèves donnent ces témoignages :

« En la voyant chaque jour prier devant nous à la messe, nous pressentions le mystère, la splendeur cachée d’une vie transformée par la foi… Je ne me rappelle pas de paroles d’elle que je puisse citer. […] Mais je crois avoir retenu d’elle surtout le témoignage de son silence. Elle agissait sur nous moins par ce qu’elle disait, que par ce qu’elle était. » [35]

« Elle ne nous parlait guère de religion. Pourtant nous sentions qu’elle vivait sa foi. En la voyant prier à la chapelle, il nous semblait toucher au mystère de Dieu présent dans une âme. […] Nous devinions en elle quelque chose de très rare : la totale harmonie entre l’enseignement et la vie personnelle… » [36]

Ce dernier témoignage nous permet d’aborder un point capital dans la doctrine et dans la vie de notre sainte : L’Eucharistie. Cet humble signe de la présence de la gloire de Dieu chez les siens l’a touchée au plus profond de son être. C’est par la communion eucharistique que son être fini s’unit à l’Etre Eternel et se trouve ainsi en devenir d’éternité. Dès son baptême, elle participera chaque jour à l’Eucharistie. Dans deux petits opuscules elle nous livre ses convictions spirituelles les plus intimes à ce sujet :

« A la Cène, s’accomplit la greffe du sarment sur la vigne, greffe qui rend possible l’effusion de l’Esprit. […] La participation au sacrifice et au repas fait de l’âme une pierre vivante de la cité de Dieu, et en vérité de chacune un Temple de Dieu. […] En étant nourris de la chair et du sang de Jésus, nous devenons nous-mêmes sa Chair et son Sang. Et c’est seulement lorsque nous sommes membres de son corps, et dans la mesure où nous le sommes en vérité, que son Esprit peut nous vivifier et régner en nous. » [37]

Pour elle, l’Eucharistie nous greffe sur Jésus-Christ et nous prépare au don de l’Esprit. Ce sacrement non seulement nous unit intimement à Dieu, mais peu à peu il nous transforme, il nous fait participer à l’œuvre de Rédemption dont il fait mémoire. « Ceci est le pain de vie qui est descendu du ciel, celui qui en fait véritablement son pain quotidien voit se renouveler en lui chaque jour le mystère de Noël, l’Incarnation du Verbe. C’est là certainement le chemin le plus sûr pour conserver l’union à Dieu et pour s’enraciner chaque jour plus solidement et plus profondément dans le Corps mystique du Christ. […]Nous devons créer dans notre vie un espace pour le Sauveur Eucharistique afin qu’il puisse convertir notre vie en sa vie. Est-ce trop demander ? […]Vivre de l’Eucharistie signifie sortir insensiblement de l’étroitesse de sa propre vie pour naître à l’immensité de la vie du Christ. […]La participation au Sacrifice quotidien nous entraîne naturellement dans la vie de la liturgie. […]Qui pourrait assister au Saint Sacrifice de la messe, le cœur et l’esprit ouvert, sans être pris par l’esprit de sacrifice et par le désir de se fondre, lui et sa pauvre vie personnelle, dans le grand œuvre du Rédempteur ? » [38]

Nous percevons bien ici le double mouvement, ou plus exactement les deux dimensions d’un unique mouvement : la dimension personnelle de l’Eucharistie qui, dans une intériorité, nous fait participer à la vie divine, et la dimension communautaire et missionnaire qui nous déborde et nous emporte.

Elle proclamera dans une conférence devant un public d’enseignantes pour la plupart mariées et ayant des enfants : « Une vie de femme pour laquelle l’amour divin doit devenir une réalité intérieure, devra être une vie eucharistique. » [39]

Cette participation intense à l’Eucharistie modèle secrètement Edith ; elle sera ainsi préparée à la quatrième et décisive étape de sa vie. L’Eucharistie est le mémorial du Mystère Pascal, du Mystère de Mort et de Résurrection… C’est dans ce Mystère qu’elle a été plongée par son baptême, c’est dans ce Mystère qu’elle s’enfouit.

SŒUR THÉRÈSE-BÉNÉDICTE DE LA CROIX, L’ÉPOUSE DE L’AGNEAU, 1933 – 1942.[modifier]

Toute recueillie en Dieu, mais également à l’écoute des autres et du monde, Edith perçoit rapidement le danger de l’idéologie du national-socialisme qui, peu à peu, met en place des lois racistes. En 1933, alors qu’elle travaille depuis un an à l’Institut Pédagogique de Münster, elle est obligée d’interrompre son enseignement car elle n’est pas aryenne.

Elle a alors une triple réaction : en premier lieu, elle porte témoignage en faveur des juifs car elle pense que c’est par ignorance qu’ils sont injustement accusés, et pour cela elle rédige ses souvenirs, Vie d’une Famille Juive qui est un témoignage du judaïsme à partir de son expérience familiale ; En deuxième lieu, elle écrit au Pape pour lui demander d’écrire une encyclique condamnant l’antisémitisme ; enfin elle s’interroge : le moment n’est-il pas venu d’entrer au Carmel puisqu’elle y songe depuis le jour de son baptême ?

Recevant tout de la main de Dieu, elle écrit : « Loin de moi l’idée de faire des reproches à ceux [les nazis] qui ont ouvert la voie pour moi, même si cela n’était pas du tout leur intention. » [40]

Elle entre au Carmel de Cologne le 14 octobre 1933, alors que les juifs subissent humiliations et persécutions. Cette décision apparaît à certains membres de sa famille comme une rupture définitive, comme un ultime reniement. Pourtant sa correspondance montre qu’elle n’oublie pas ce peuple qui demeure le sien : « Qui entre au Carmel n’est pas perdu pour les siens, bien au contraire, il leur profite, car c’est notre rôle de nous tenir devant Dieu pour tous. » [41] Quelques années plus tard, elle écrit à une amie : « J’ai confiance que c’est pour tous que le Seigneur a pris ma vie. Je pense souvent à la reine Esther choisie en son peuple pour le représenter devant le roi. Je suis une Esther bien pauvre et impuissante mais le Roi qui m’a choisie est infiniment grand et miséricordieux. » [42]

Son entrée au Carmel n’est pas une fuite mais une réponse mystique. Edith répond à sa vocation profonde : par amour du Christ, seul, pauvre et nu, elle a renoncé à tout. Elle sait que cette vie cachée, silencieuse et paisible, austère et joyeuse porte en elle une fécondité, parce qu’elle est communion au mystère trinitaire : « C’est dans ces profondeurs secrètes que l’œuvre de la Rédemption s’est préparée et accomplie de manière cachée et silencieuse ; et c’est ainsi quelle se poursuivra jusqu’à ce que l’unité de tous soit parfaite, à la fin des temps. […] C’est dans le silence éternel de la vie intime de la divinité que fut scellé le décret de la Rédemption. […] Dans le dialogue silencieux que des âmes consacrées à Dieu entretiennent avec leur Seigneur, sont préparés les événements visibles de l’histoire de l’Eglise. […] Notre temps se voit de plus en plus obligé, quand tout le reste a échoué, de placer son dernier espoir de salut en ces sources cachées. » [43]

Au Carmel, elle boit à la double source élianique et thérésienne. Ce “lieu” lui permet de vivre l’unité de son être judéo-chrétien. Elle reste profondément solidaire de son peuple : « Le destin de ce peuple était aussi le mien. » [44] Dans les souffrances qui lui sont infligées, elle voit « une persécution de la nature humaine du Christ. » [45]

Suite aux longues heures de prière silencieuse passées au pied du tabernacle, son regard spirituel « s’est ouvert sur les interactions surnaturelles des événements de l’histoire du monde. » [46] Elle est entrée peu à peu dans l’épaisseur de la Croix. Dans la foi, elle sait que c’est la Croix du Christ qui était imposée au peuple juif. [47] Alors elle désire ardemment porter cette Croix avec Lui.

Edith avait été ébranlée dans ses convictions par le mystère de la Croix dont la fécondité était perceptible dans l’attitude d’Anna Reinach ; Edith avait déchiffré ce mystère de la Croix dans la tourmente qui s’abattait sur les siens ; Thérèse-Bénédicte demande d’ajouter à son nom le mystère “de la Croix” ; elle se plonge totalement dans ce mystère de vie et prend pour guide incomparable : Saint Jean de la Croix. Elle affirme à sa maîtresse des novices : « Ce ne sont pas les achèvements humains qui peuvent nous venir en aide, mais la Passion du Christ, mon désir est d’y prendre part. » [48] Il ne s’agit pas là de masochisme, de perversion psychologique ou d’expiation à assouvir. Il s’agit d’une attitude de vie qui est née d’un regard de Foi, regard posé sur l’acte dans lequel l’amour du Dieu Trinité pour les hommes se révèle le plus parfaitement ; et cet acte, c’est le don que Jésus fait de lui-même sur la Croix. « La mort sur la Croix est le moyen de rédemption qu’a inventé la Sagesse insondable de Dieu. […] Dieu ouvre les écluses de la miséricorde du Père à tous ceux qui ont le courage d’embrasser la Croix et Celui qui y est attaché. […] Ainsi l’union nuptiale avec Dieu, pour laquelle l’âme a été créée, est achetée par la Croix, consommée sur la Croix et scellée pour toute l’éternité de la Croix. » [49]

Le 21 avril 1935, elle fait sa profession temporaire et trois ans plus tard le 21 avril 1938 sa profession perpétuelle.

Après le déchaînement de violences de la nuit du 9 au 10 novembre 1938, (Nuit de Cristal), elle écrit à une amie : « Sous la Croix, je compris le destin du peuple de Dieu qui commençait déjà à s’annoncer alors. […] Aujourd’hui je comprends beaucoup mieux ce que signifie être l’épouse de l’Agneau sous le signe de la Croix. Mais on ne pourra jamais comprendre cela à fond car c’est un mystère. » [50] Un mystère qui l’unit toujours plus intimement au Christ, et donc à ce mouvement d’amour pour les hommes. Elle se tient au pied de la Croix avec Marie pour « acquérir la splendeur céleste pour toutes ces âmes de grand prix que le Fils de Dieu lui a confiées et données en héritage.» [51]

Son union à Dieu est inséparable de son union à toute l’humanité : « Ainsi donc, perfection personnelle, union à Dieu et action en vue d’unir les autres à Dieu sont inséparablement unies.Mais c’est toujours la Croix qui nous y introduit. Cependant, la prédication de la Croix serait vaine si elle n’était l’expression d’une vie d’union avec le Divin Crucifié. » [52]

Il n’est pas inutile de préciser ici la pensée d’Edith sur la Croix du Christ : « La Croix ne constitue pas un but. Elle emporte nos âmes vers les hauteurs et nous les fait voir. […] Elle est l’arme puissante du Christ dont il frappe avec force à la porte du Ciel, tellement fort, qu’il nous l’ouvre. Alors les flots de la lumière divine jaillissent au dehors et enveloppent tous ceux qui montent à la suite du Crucifié. » [53]

La Croix pour Edith est toujours illuminée de la lumière pascale : « Lignum crucis –Lumen Christi. » [54] C’est pourquoi elle aura l’audace de parler d’un “joyeux message de la Croix” : « La croix et la nuit sont le chemin qui conduit à la lumière du ciel. Tel est le joyeux message de la Croix. » [55]

Devant la menace grandissante, Thérèse-Bénédicte ne veut pas faire courir de risque à sa communauté ; elle part donc au Carmel d’Echt en Hollande. Mais le mal qui gangrène l’Europe la rejoint bientôt : en mai 1940, les nazis envahissent les Pays-Bas. Edith cherche à obtenir un visa pour la Suisse, mais suite à la lecture en chaire de la lettre pastorale des Évêques hollandais dénonçant les pratiques du nazisme, l’étau impitoyable se referme. Thérèse-Bénédicte est arrêtée avec sa sœur Rosa le 2 août 1942. Tout se passe très vite, elles sont emmenées au camp de transit d’Amersfoort ; puis elles arrivent le 4 août au camp de Westerbork, pour prendre, le 7 août, un train dont elle ignore la destination. Le 9 août 1942, le convoi arrive à Birkenau II, annexe d’Auschwitz. Immédiatement, tous les arrivants sont exterminés dans les chambres à gaz.

Dans son testament nous trouvons ces mots : « Dès maintenant j’accepte la mort que Dieu m’a préparée, en pleine soumission à sa très sainte volonté et avec joie. […] pour tous ceux que Dieu m’a donnés : qu’aucun d’eux ne se perde. » [56]

Par la Science de la Croix, par l’Eucharistie, Edith s’est laissée conformer au Christ crucifié et ressuscité. Nous pouvons lui appliquer ce qu’elle avait écrit en 1936 : « En ces âmes qui écoutent attentives, la prière de Jésus Grand Prêtre continue toujours de vivre. » [57]

SAINTE THÉRÈSE-BÉNÉDICTE DE LA CROIX, CO-PATRONNE DE L’EUROPE :[modifier]

Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix a été béatifiée à Cologne, le 1er mai 1987, puis canonisée le 11 octobre 1998 sur la place Saint-Pierre de Rome. Nous l’avons rappelé en commençant, le 1er octobre 1999, le Pape Jean-Paul II lui donnait le titre de co-patronne de l’Europe. Il écrivait à cette occasion : « Thérèse-Bénédicte de la Croix, par toute sa vie d’intellectuelle, de mystique, de martyre, jeta comme un pont entre ses racines juives et l’adhésion au Christ, s’adonnant avec une intuition sûre au dialogue avec la pensée philosophique contemporaine et, en fin de compte, faisant résonner par son martyre les raisons de Dieu et de l’homme face à la honte épouvantable de la “shoah”. Elle est devenue ainsi l’expression d’un pèlerinage humain, culturel et religieux qui incarne le noyau insondable de la tragédie et des espoirs du continent européen. » [58]

Dans ces quelques lignes tout est dit de l’actualité d’Edith Stein pour notre temps.

Elle nous entraîne dans le sillon de la Déclaration Conciliaire Nostra Aetate. [59] Juive et chrétienne, elle « a chéri sa double appartenance, même si cela déconcerte les chrétiens et les juifs. Qu’une chrétienne meure comme juive ne lui a pas paru plus choquant qu’une juive vivant comme chrétienne. » [60] Elle nous est donnée par Dieu pour que nous entrions dans ce mystère divin où la Nouvelle Alliance ne supprime pas la Première Alliance, où le peuple choisi subsiste à côté de l’Église.

Son actualité ne se limite pas aux juifs et aux chrétiens car, plus largement, c’est à tout homme et à tout l’homme qu’elle adresse cet appel à la sainteté : « La pensée que la miséricorde de Dieu pourrait se limiter aux frontières de l’Église visible, m’a toujours été étrangère. Dieu est la Vérité. Qui cherche la vérité, cherche Dieu, qu’il en soit conscient ou non. » [61] Elle nous montre l’importance du travail intellectuel, et en même temps son dépassement.

Thérèse-Bénédicte nous est étonnamment proche parce qu’elle a cherché un sens à sa vie, parce qu’elle a voulu « être » et être pleinement. Elle a connu l’angoisse, le mal de vivre, l’épreuve… Elle peut être un guide aujourd’hui pour nous apprendre à poser un regard de foi sur nos existences et sur les événements de l’histoire, malgré leurs incohérences apparentes : « Ce qui ne se trouvait pas dans mon plan à moi, l’était dans le projet de Dieu. Et plus de semblables événements m’arrivent, plus vivante devient en moi la conviction croyante qu’il n’existe pas – du côté de Dieu – un “hasard”, que ma vie jusque dans ses moindres détails a été préétablie dans le plan de la providence divine et qu’elle possède une cohérence de sens parfaite aux yeux tout- voyants de Dieu. Alors je commence à me réjouir déjà de la lumière de gloire, où me sera dévoilée à moi aussi cette cohérence de sens. » [62]

Thérèse-Bénédicte a longuement cherché et, finalement, elle a été trouvée par Celui qu’elle cherchait sans le savoir. Réfléchissant sur les limites, sur la finitude de son être, elle découvre Celui qui, plus intime à elle-même qu’elle-même, la soutenait dans l’existence, lui donnant « la vie, le mouvement, et l’être » (Ac 17, 28). Elle le découvre comme Celui qui se donne lui-même, comme Celui qui veut communiquer sa sainteté, sa vie : « Dieu est Amour et l’Amour est Bonté qui s’offre elle-même, une plénitude d’Être qui ne reste pas enclose en elle-même mais qui veut se communiquer, s’offrir aux autres et les combler de bonheur. » [63]

Vivre de cette Vie-là et permettre à d’autres d’en vivre, c’est la simple vérité qu’elle veut transmettre : « Il n’y a, en fait, qu’une petite et simple vérité que je puisse dire : comment l’on peut commencer à vivre dans la main du Seigneur. » [64]

Une marche avec Dieu qui, peu à peu, saisit la totalité de l’être, pour le conduire, par l’Eucharistie et par la Science de la Croix, à une vie de plus en plus pleine, à une vie donnée, à une vie offerte. Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix a parcouru ce chemin à la suite du Christ, elle peut devenir notre guide et notre amie pour notre propre parcours.

Pour conclure, cédons-lui la parole : « La seule chose que l’on puisse faire, c’est de vivre de plus en plus fidèlement et purement la vie que l’on a choisie, pour la présenter comme une offrande agréable en faveur de tous ceux avec qui on a des liens » [65]

Père Didier-Marie GOLAY, ocd

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  1. 1 Homélie de Jean-Paul II lors de la béatification d’Edith Stein à Cologne le 1er mai 1987, n° 1, in La Documentation Catholique, du 7 juin 1987, N° 1941, p. 571.
  2. 2 Paroles rapportées par Sœur Adelgundis Jaegerschmid, osb, in Elisabeth de Miribel, Comme l’or purifié par le feu, Plon, 1984, p. 170.
  3. 3 Finale d’une conférence d’Edith Stein, cité par Elisabeth de Miribel, p. 106.
  4. 4 Edith Stein Vie d’une famille juive, Cerf/Ad Solem, 2001, p. 278.
  5. 5 Cf. Vie d’une famille juive, p. 85.
  6. 6 Sœur Teresia Renata Posselt Edith Stein, Lebensbild einer Philosophin und Karmelitin, Bei Glock und Lutz Nürnberg, 1948, p. 16. (Non traduit)
  7. 7 Vie d’une famille juive, p. 63.
  8. 8 Vie d’une famille juive, p. 74.
  9. 9 Vie d’une famille juive, p. 86.
  10. 10 Vie d’une famille juive, p. 87.
  11. 11 Vie d’une famille juive, p. 179.
  12. 12 Cf. Vie d’une famille juive, pp. 94-96.
  13. 13 Vie d’une famille juive, p. 174.
  14. 14 Vie d’une famille juive, p. 72 et p. 162.
  15. 15 Vie d’une famille juive, p. 261.
  16. 16 Sœur Teresia Renata Posselt Edith Stein, Lebensbild einer Philosophin und Karmelitin, Bei Glock und Lutz Nürnberg, 1948, p. 28. (Non traduit.)
  17. 17 Vie d’une famille juive, p. 261.
  18. 18 Edith Stein, « La signification de la phénoménologie comme conception du monde » in Phénoménologie et philosophie chrétienne, Cerf, 1987, p. 16.
  19. 19 Ce terme est très difficile à traduire en français. Nous voulons éviter le mot "empathie" qui nous semble trop marqué par la pensée de Karl Rogers. Le néologisme "intropathie" n'est pas non plus totalement satisfaisant. C'est pourquoi nous préférons garder le mot allemand.
  20. 20 Vie d’une famille juive, p. 327.
  21. 21 Vie d’une famille juive, p. 334.
  22. 22 Vie d’une famille juive, p. 398.
  23. 23 Edith Stein, « La philosophie existenciale de Heidegger », in Phénoménologie et philosophie chrétienne, Cerf, 1987, p. 101.
  24. 24 Vie d’une famille juive, p. 470.
  25. 25 Vie d’une famille juive, p. 307.
  26. 26 Edith Stein, Psychische Kausalität, in Jahrbuch für Philosophie und Phänomenologische Forschung, tome V, 1922, p. 43.
  27. 27 Idem, p. 43-44.
  28. 28 Vie d’une famille juive, p. 278.
  29. 29 Edith Stein Etre fini et être éternel, Ed. Nauwelaert 1972, p. 64.
  30. 30 Edith Stein, L’art d’éduquer, regard sur Thérèse d’Avila, Ad Solem, 1999, p. 99.
  31. 31 L’art d’éduquer, p. 107.
  32. 32 Cf. Témoignage d’Erna Biberstein, in Vie d’une famille juive, p. 533.
  33. 33 Paroles citées par le Pape Jean-Paul II, dans l’homélie de la béatification, le 1er mai 1987, n° 7, in La Documentation Catholique, du 7 juin 1987, N° 1941, p. 573. Nous n’avons pas réussi à retrouver ces paroles dans le corpus des œuvres d’Edith Stein.
  34. 34 Lettre du 12 février 1928 à Sœur Callista Kopf, o.p.,
  35. 35 Témoignage d’une élève, in Elisabeth de Miribel, Comme l’or purifié par le feu, Plon, 1984, p. 87.
  36. 36 Comme l’or purifié par le feu, p. 89.
  37. 37 Edith Stein, « La prière de l’Église » in Source cachée, Cerf/Ad Solem, 1998, pp. 55.61.74
  38. 38 Edith Stein, « Le mystère de Noël », in La crèche et la croix, Ad Solem, 1995, pp. 48-51.
  39. 39 Edith Stein, La femme et sa destinée, Amiot-Dumont, 1956, p 98.
  40. 40 Lettre du 20 novembre 1933, à Hans Brunnengräber.
  41. 41 Lettre du 14 mai 1934 à Mr Fritz Kaufmann
  42. 42 Lettre du 31 octobre 1938 à M. Pétra Brüning, o.s.u.
  43. 43 Source cachée, pp. 65.66.69.
  44. 44 Edith Stein, « Comment je suis entrée au carmel de Cologne », in Vie d’une famille juive, p. 491.
  45. 45 Témoignage recueilli au procès de béatification, Positio super causae introductione, p. 192.
  46. 46 Edith Stein, « L’expiation mystique » in Source Cachée, Cerf, 1998, p. 233.
  47. 47 Cf. Vie d’une famille juive, p. 492.
  48. 48 Paroles rapportées par Mère Teresa Renata Posselt, citées in Comme l’or purifié par le feu, p. 154.
  49. 49 Edith Stein, La Science de la Croix, Ed. Nauwelaerts 1957, p. 16.305.
  50. 50 Lettre du 9 décembre 1938, à M. Pétra Brüning, o.s.u.
  51. 51 Edith Stein, « Prière du Vendredi Saint 1938 », in Malgré la nuit, poésies complètes », Ad Solem, 2002, p. 81.
  52. 52 La Science de la Croix, p. 318
  53. 53 La Science de la Croix, p. 18.
  54. 54 « L’essentiel est bien le fait qu’il s’agit là d’une Piéta authentique – le Christ en croix, le soir du Vendredi Saint. La douleur de la Mère de Dieu est aussi profonde que la mer, elle y est plongée ; mais il s’agit d’une douleur bien équilibrée : elle tient sa main sur son cœur, d’une manière inébranlable, pour l’empêcher d’éclater. Le menton incliné du Seigneur montre d’une manière presque effrayante que le Christ vient d’expirer. Mais sa tête est tournée vers sa mère, comme s’il voulait la consoler. Et la croix est toute lumineuse. Lignum crucis devient Lumen Christi. » Lettre à Edwige Dülberg du 28 avril 1935.
  55. 55 La Science de la Croix, p. 31.
  56. 56 Edith Stein, « Testament du 9 juin 1942 » in Vie d’une famille juive, pp. 512-513.
  57. 57 Source Cachée, p. 66.
  58. 58 Jean-Paul II, Lettre Apostolique “Spes aedificandi”, du 1er octobre 1999, n° 3, in La Documentation Catholique, du 7 novembre1999, N° 2213, p. 918.
  59. 59 « C’est pourquoi l’Église ne peut oublier qu’elle a reçu la révélation de l’Ancien Testament par ce peuple avec lequel Dieu, dans sa miséricorde indicible, a daigné conclure l’antique Alliance, et qu’elle se nourrit de la racine de l’olivier franc sur lequel ont été greffés les rameaux de l’olivier sauvage que sont les Gentils. » Nostra Aetate, n° 4, in Concile Œcuménique Vatican II, Éditions du Centurion, 1967, p. 697.
  60. 60 X. Tilliette, « Edith Stein », Études, Tome 369, n° 4 octobre 1988, p. 348.
  61. 61 Lettre du 23 mars 1938, à Sr Adelgundis Jaegerschmid, o.s.b.
  62. 62 Être fini et être éternel, p. 118
  63. 63 Edith Stein, « Amour pour amour », in Source Cachée, p. 118.
  64. 64 Lettre du 11 janvier 1934 à sœur Adelgundis Jaegerschmid.
  65. 64 Lettre du 11 janvier 1934 à sœur Adelgundis Jaegerschmid.