Seniors entrepreneurs, un phénomène durable

De JFCM
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Seniors entrepreneurs, un phénomène durable

Voilà un sujet qui fait sourire ou bondir mais qui nous concerne(ra) tous. A l’heure où les seniors sont la cible d’un marché florissant, ils peinent eux-mêmes à investir celui du travail. C’est peut-être dans l’appellation « senior » elle-même qu’il faut chercher l’explication de ce paradoxe. Et en finir avec les clichés ! Une série de 2 articles.



Seniors d’aujourd’hui
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Clairement, on est senior à partir de 50 ans. Pour la société, la cinquantaine est devenu l’âge d’une liberté retrouvée ; la soixantaine, celui d’une retraite dynamique. Pour l’entreprise confrontée aux évolutions technologiques et limitée à des objectifs de court terme, elle témoigne souvent d’une solide (et longue) expérience professionnelle et… des inconvénients présumés qui vont avec.
Ces fringants quinquagénaires n’ont pourtant rien à voir avec ceux d’hier. Nés dans les années soixante, ils ont connus le téléphone fixe à cadran ou la télévision en noir et blanc. Désormais, ils twittent et gèrent leur agenda sur smartphone. Doit-on les considérer inadaptés au monde du travail ?
Certes, Ils font partie d’une génération qui travaillait pour l’entreprise avec horaires fixes, encadrement rigide, hiérarchie ultra codifiée. Les technologies actuelles favorisent le management participatif et modifient la répartition entre temps de travail et pauses. On préfère désormais travailler avec l’entreprise.
La perspective d’une plus grande autonomie n’est pas faite pour leur déplaire. Au contraire. Le plus souvent libérés de contingences familiales, riches de connaissances et ayant tiré les leçons d’erreurs passées, ils ont le goût du travail bien fait, l’envie de transmettre et de collaborer.


Les seniors coûtent cher ?
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De récentes études montrent également que la mobilité géographique n’est pas un frein pour 80% d’entre eux. La majorité accepterait même un changement de fonction.
Ils couteraient plus cher ? Pas si sûr ! Le temps économisé en formation, en accompagnement et surtout, la quasi-certitude de leur fidélité à l’entreprise peut s’avérer un investissement rentable.
Bien entendu, un profil senior se valorise différemment selon le métier, la fonction et la taille de l’entreprise. Les Pme-Pmi ont besoin de tels collaborateurs immédiatement opérationnels mais n’offrent pas toujours des postes correspondant à leur expérience. Par ailleurs, le numérique accélère l’obsolescence déjà programmée de nombreux métiers.


Seniors de demain
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Dans dix ans, les quinquagénaires seront issus de la génération Y. Et ne seront plus confrontés à l’argument d’une méconnaissance numérique.
Leur challenge consiste plutôt à se préparer dès maintenant à des évolutions métiers liées aux technologies et nouveaux modes de consommation. On peut penser que l’automatisation de multiples processus fera plus de place à des fonctions transversales, moins pénibles. Et c’est peut-être là une chance de relancer l’emploi des seniors.
L’allongement de l’espérance de vie et la modification des systèmes de travail (collaboratif, indépendant, à distance, bleisure, etc…) pourrait générer de belles opportunités professionnelles parfaitement adaptées à toutes les catégories d’âge.
Il s’agira de développer des compétences-clés comme l’esprit critique (et les seniors n’en manquent pas !), les qualités relationnelles ou la capacité à résoudre les problèmes.
Aujourd’hui, à 55 ans, on est un jeune président mais un vieux travailleur… Qu’en sera-t-il dans 20 ans ?
Le nombre croissant de seniors, retraités ou non, qui se lancent dans une activité indépendante ou la création d’entreprise est de bon augure. Il n’y a pas d’âge pour entreprendre. Alors oui, les seniors ont un futur professionnel.


Senior entrepreneur
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En entreprise, ils ont bien souvent l’image de salariés sur le déclin. On estime qu’ils ont l’âge de passer la main… Beaucoup d’entre eux préfèrent prendre les rênes ! Une tendance soulignée dès 2013 par l’Observatoire Alptis dans son étude « Seniors : les nouveaux entrepreneurs » (PDF à télécharger) et qui, malgré nombre d’écueils économiques, semble se confirmer. 2e partie de l’article sur le seniors.


Des profils seniors et variés
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Les plus de 50 ans (22 millions de personnes) représentent près de 28% de la population active et 40% des entrepreneurs. La plupart ont une longue expérience professionnelle et disposent d’un solide réseau.
Qu’ils soient entrepreneurs classiques ou qu’ils optent pour l’auto-entreprise, il s’agit majoritairement d’hommes (68 à 77%). Mais le nombre de femmes, encore pénalisées dans l’entrepreunariat par des carrières professionnelles morcelées, ne cesse d’augmenter. Certains sont encore salariés, d’autres déjà retraités.
Même si 50% d’entre eux étaient privés d’emploi, leur envie de créer, de reprendre une entreprise ou d’inventer leur propre emploi n’est pas toujours dictée par des difficultés économiques. La première motivation déclarée est le besoin d’indépendance et la volonté d’exploiter leur expérience.
Les seniors entrepreneurs sont généralement moins diplômés que les start-uppers mais 38, 5% d’entre eux ont un cursus universitaire. Leur force réside dans l’expérience et même l’expertise professionnelle, le relationnel et la confiance en soi. Ils choisissent souvent des secteurs d’activités correspondant à leur précédent métier et privilégient le BtoB.


Entrepreneurs ou auto-entrepreneurs ?
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C’est par le choix du statut que l’on distingue deux grandes catégories de seniors entrepreneurs.
Les créateurs ou repreneurs d’entreprises sont le plus souvent d’anciens cadres et même d’anciens dirigeants ayant cédé leur propre entreprise. Leur situation financière et leur patrimoine favorise l’investissement et l’accès aux crédits nécessaire à de tels projets.
Plus largement, ils ont la fibre entrepreneuriale depuis toujours et une irrépressible envie de travailler autrement, de transmettre leur savoir-faire.
Côté auto-entreprise, les profils sont plus difficiles à cerner. Les quinquagénaires sont 36% à avoir opté pour ce statut afin d’assurer leur propre emploi. L’activité choisie n’est pas toujours liée au métier exercé mais bien souvent à un domaine qui les passionne.
Un détail mérite d’être souligné : 13% des auto-entrepreneurs ont plus de 60 ans. Beaucoup sont déjà à la retraite et ont choisi cette voie pour exercer une activité de complément dont ils pourront gérer la durabilité sans problème. D’ailleurs, moins de la moitié d’entre eux l’exerce à titre principal.
Leur motivation trouve son équilibre entre complément de revenu et volonté de rester actif. Par ailleurs, ils génèrent des revenus de 33% supérieurs aux auto-entrepreneurs âgés de 41 à 50 ans !


Et dans 15 ans ?
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Les seniors représenteront près de 40% de la population française en 2030. C’est-à-dire demain ! Comment la société pourrait-elle ignorer ou se passer de cet apport….
Leur choix d’entreprendre, quels que soient l’activité et le statut choisis, est basé sur la réalisation de soi et va de pair avec l’augmentation de l’espérance de vie, en bonne santé.
Leur engagement revêt une dimension économique et sociale. Ces seniors contribuent grandement au développement de certains territoires, notamment à travers la reprise d’entreprises vouées à disparaître, faute de repreneurs qualifiés.